En raison des acteurs concernés et de leur poids dans le paysage audiovisuel français, le rapprochement entre TF1 et M6 suscite des interrogations et même des inquiétudes. Molotov a, pour sa part, décidé de saisir les autorités compétentes afin d’obtenir des garanties.
Le mariage a été officialisé cette semaine. Le groupe Bouygues et sa filiale TF1 vont racheter le groupe M6. L’objectif : proposer une “réponse française aux défis des plates-formes mondiales“.
Les annonceurs ont déjà manifesté leurs inquiétudes autour de cette fusion qui pourrait déboucher sur une situation de monopole, sachant que les TF1 et M6 contrôleraient 70 % des encarts publicitaires. “La capacité à contrôler le prix à l’achat et à la vente, la limitation de la capacité de nouveaux entrants à pénétrer le marché, la réduction de l’innovation… Tout cela est inquiétant pour les marques, qui ont besoin de la télévision pour se développer”, expliquait Jean-Louis Chetrit, le président de l’Union des marques. Mais Molotov, plate-forme de streaming permettant de regarder gratuitement la télévision sur PC, smartphone, tablette et télévision connectée, n’a pas non plus tardé à émettre des réserves concernant la fusion de ces mastodontes du PAF représentant 40 % de part d’audience de la télévision.
Molotov veut des “garanties”
Aux yeux de Jean-David Blanc, l’un des fondateurs de Molotov, il y a des “risques vitaux” pour les autres acteurs. “Il est clair qu’une fusion de cette taille-là est une remise en cause de tous les équilibres dans le monde de l’audiovisuel, avec des impacts potentiellement importants, voire dévastateurs, dans plusieurs domaines de cette industrie, comme par exemple la production, la publicité et, pour ce qui nous concerne, la distribution”, a-t-il expliqué ce vendredi au micro d’Antoine Genton, sur Europe 1. Il invite à faire attention aux effets de bords et ce qu’ils peuvent engendrer “pour la pluralité d’expression et la pluralité d’exploitation”.
S’il n’est pas opposé par principe au projet, Jean-David Blanc a indiqué la saisie de l’autorité de la concurrence et du CSA pour obtenir des garanties. “Il y a des autorités compétentes. Ce que l’on demande, c’est que l’une d’entre elles s’exprime, et mette en place des garanties de manière à garantir cette pluralité justement. Et qu’il n’y ait pas d’un seul coup un genre de monopole qui s’installe ou un duopole avec le service public autour de l’audiovisuel en France”, explique-t-il.
Source : Europe 1