L’Arcep a levé le voile sur son baromètre annuel de la transition vers l’IPv6 chez les fournisseurs d’accès à Internet. Premier constat au 30 juin 2018, Free est comme en 2017 aux avant-postes avec un taux d’activation de 50% contre 45% pour Orange. A la traîne, Bouygues est à 2,5% et SFR, à 0,9%.
État des lieux
Free était l’un des premiers opérateurs dans le monde à faire évoluer son réseau vers l’IPv6 pour optimiser les services proposés à ses abonnés et favoriser le développement des applications du futur dès 2007. Il affiche désormais un taux d’utilisation de 50% contre 35% l’année dernière. Orange est toujours à quelques encablures avec un taux de 45% (33% en 2017). Bouygues Télécom passe de moins de 1% à 2,5%. SFR ferme la marche avec 0,9% et n’évolue pas.
L’IPv6 est activé par défaut sur les box compatibles d’Orange, de Free et de Bouygues Télécom, au moins pour les nouveaux clients et ceux ayant souscrit après 2015, alors que pour SFR à ce stade, l’activation de la box est possible mais celle-ci doit être réalisée manuellement par l’opérateur ou par l’utilisateur. La politique d’activation d’IPv6 sur les box des principaux opérateurs explique ainsi la différence entre le taux de clients disposant d’IPv6-ready et le taux de clients effectivement activés en IPv6 qui émettent et reçoivent du trafic.
A titre d’exemple, 100% des abonnés xDSL et fibre de Free sont IPv6-ready mais au total la moitié est activée. Par ailleurs, 40% des clients d’Orange xDSL et 90% FTTH sont IPv6-ready et 45% sont activés. Si 100% des clients SFR sont déjà compatibles sur le xDSL et le FTTH (0% sur le câble), moins de 1% d’entre eux sont activés. L’Arcep invite ainsi SFR à réaliser cette activation par défaut comme la plupart des autres opérateurs.
Par ailleurs, le régulateur regrette la chute des prévisions de migration sur les réseaux fixes de Bouygues Telecom : 40 à 50% de clients activés sont prévus à horizon mi-2021, contre 75 à 85% annoncés à fin 2020 dans le précédent baromètre.
Prévisions de déploiement à court et moyen terme
Alors que l’épuisement des adresses IPv4 est prévu à fin 2021, l’Arcep s’alarme et note que"certains acteurs n’envisagent pas un déploiement sur leurs réseaux fixes qui permettrait de répondre à la pénurie à moyen terme, ce qui, comme indiqué plus haut, apparaît problématique."