Pour Olivier Roussat, le PDG de Bouygues Telecom, le ralentissement des déploiements du réseau de fibre optique de l’opérateur serait dû à une pénurie de fibre optique.
Lors d’un test public en 5G, nos confrères de ZDNet.fr ont questionné le PDG de Bouygues Telecom sur la fibre optique. Pour Olivier Roussat "il y a clairement une pénurie" qui se traduit par un allongement des délais de livraison (18 mois) qui poussent à "passer des petites commandes à une multitude d’acteurs".
C’est ce qui explique le ralentissement des déploiements constaté au premier trimestre pour le PDG. "si nos déploiements FTTH ont ralenti au premier semestre, c’est à cause du manque de fibre, pas de moyens. Et les commandes gigantesques des opérateurs chinois et de l’américain Verizon amplifient la problème".
Pierre-Michel Attali de l’iDate est revenu sur ce dossier sensible pour les télécoms lors de la présentation de l’Observatoire du Très Haut Débit. Même s’il n’y a pas de pénurie à proprement parler de fibre optique, des tensions se feront ressentir sur l’approvisionnement jusqu’en 2019, en cause, principalement : les besoins de la Chine qui pèse 58% du marché mondial contre 2,2% pour la France (dont les besoins en fibre optique vont passer de 13 millions de kilomètres de fibre optique en 2017, à plus de 20 millions en 2018 pour déployer les 4 millions de prises prévues).
Ces tensions proviennent des capacités de production au niveau mondial de la matière première permettant de fabriquer les câbles de fibre optique : la préforme. Jacques de Heere, PDG d’Acome et Vice-président du Sycabel s’était toutefois montré rassurant "certes les tensions sont là mais la filière est mobilisée au travers d’investissements considérables. Entre les 2 scénarios de croissance de la demande, nous pensons que nous devrions être davantage autour des +40% cette année, ce qui laisse penser que la filière peut gérer".
Les tensions sur l’approvisionnement commence donc à se faire ressentir et représente un des défis à relever pour dans le cadre de l’accélération des déploiements nécessaire pour tenir les objectifs du Plan Très Haut Débit en 2022 (45% supplémentaire cette année par rapport à ce qui a été déployé en 2017) .