Thomas Reynaud, DG d’Iliad lors de la convention Free, samedi 9 juin. (Photo : Mathilde Ciret)
Free se prépare à la 5G et attend d’avoir le spectre pour la lancer.
A l’heure où Orange, Bouygues et SFR se préparent à tester la 5G dans certaines villes françaises dans le cadre du guichet "pilote" de l’Arcep, Free se montre pour le moment moins dynamique que ses concurrents voire en retrait même s’il a réalisé une expérimentation technique dans le cadre de la mise en œuvre d’un prototype 5G à Paris au sein de son siège social en octobre dernier.
Interrogé sur la future commercialisation de cette technologie lors de la convention Free samedi dernier, le nouveau directeur général d’Iliad Thomas Reynaud a déclaré que Free «y croît mais pour les abonnés ce ne sera pas avant 2020-2021». Et Xavier Niel d’ajouter que « comme tout le monde on veut le faire mais le sujet c’est d’avoir le spectre et les fréquences nécessaires.» Reste à attendre le lancement de la procédure d’attribution des fréquences 5G, prévue en 2020. A noter que rien "n’empêchera les opérateurs d’ouvrir leur réseau 5G au grand public sur leurs sites pilotes dès l’année prochaine", a assuré Sébastien Soriano il y a trois mois.
S’agissant du déploiement de cette technologie, Maxime Lombardini, ex directeur général d’Iliad nommé depuis à la présidence du groupe, avait pour sa part estimé,en avril dernier, devant la Commission des affaires économiques que techniquement, deux horizons se dégagent autour de ce futur réseau, «le premier c’est l’allumage de la 5G sur les sites macro que nous avons aujourd’hui, c’est à dire 15 000 à 20 000 sites par opérateur, là la technologie sera prête je pense entre mi-2019 et 2020».
Néanmoins, la 5G «n’est pas totalement normalisée aujourd’hui, il a quelques pilotes mais on n’est pas encore sur des produits commerciaux, il n’y pas de terminaux pour recevoir donc je pense que les opérateurs vont commencer par allumer la 5G sur les réseaux existants, ce sera là quand même une transition de la 4G vers la 5G, donc plus de débit, plus d’efficacité sur le réseau mais je ne suis pas sûr que cela apparaisse immédiatement comme une révolution dans les usages», a t-il en revanche tempéré.
C’est par la suite, à savoir durant la décennie 2020-2030 que les opérateurs vont réellement entrer dans le vif du sujet. D’après Maxime Lombardini, Orange, Free, SFR et Bouygues vont entamer une phase de construction de micro-cellules, «un gros chantier où l’on va rentrer sur des usages très différents avec de la segmentation du débit, avec l’internet des objets, et des verticales dans certaines filières professionnelles», comme l’automobile.
Partant du constat que la construction de sites est très longue et difficile, Maxime Lombardini a estimé que le déploiement de la 5G se fera davantage par le biais de « partenariats avec les industries concernées, que par des réseaux concurrents ». Et d’ajouter que les opérateurs ont encore « une phase d’investissement assez lourde » devant eux avant de conclure sur un sujet « que l’on doit anticiper » et qui est déjà en discussion avec l’ARCEP, « c’est d’essayer de travailler au maximum sur la mutualisation des sites ou des micro-sites qui notamment en zones urbaines permettront d’installer la 5G». L’intéressé entendait par là, le mobilier urbain, les centres commerciaux à couvrir etc…