Alors que d’ici 2022, la France doit être couverte à 80% en fibre optique, certains chantiers importants visant à amener la fibre optique chez les Français accusent déjà plusieurs mois de retard, la faute à une pénurie de fibre optique au niveau mondial. Aujourd’hui, cinq départements de Bourgogne-Franche-Comté s’en inquiètent et craignent de ne pouvoir "tenir leurs engagements" en termes de déploiement du très haut débit.
Le retard déjà pris dans la construction des réseaux FTTH, les fait trembler. Rien ne va plus pour la Côte-d’Or, le Jura, la Nièvre, la Saône-et-Loire et l’Yonne qui ont interpellé le premier ministre à cet égard, rapporte l’AFP. "Les territoires sont touchés de plein fouet par la pénurie de fibre optique au niveau mondial", ont-ils par ailleurs martelé dans un courrier adressé au gouvernement. Leur requête, que l’Etat prenne "des mesures en lien avec les industriels concernés" à l’heure où les tensions sont vives et que seulement 9% des communes françaises sont équipées en fibre optique selon l’Arcep. A noter que ces 5 départements sont tous actionnaires de la société Publique Locale BFC Numérique chargée d’exploiter et de commercialiser en commun les réseaux fibre.
Ce risque de faire entrave au bon déroulement du Plan France Très Haut débit par manque de fibre optique, Le Figaro l’a révélé en avril dernier. Le quotidien a rapporté que le troisième opérateur chinois a chamboulé le marché mondial qui n’a pas anticipé une telle escalade de la demande : « Son dernier appel d’offres portait sur 120 millions de kilomètres de fibre optique, quand la France en consomme 25 millions par an ».
D’ailleurs dans l’hexagone les prévisions pour le marché de la fibre optique ont grimpé de 30 % en un an, les fabricants français comme Acome et Prysmian ne suivent pas et dénoncent « un manque de structure du marché ». Dans le même temps, Etienne Dugas, président de la Firip estime dans les lignes du quotidien que les industriels n’ont pas « suffisamment anticipé le pic de la demande, qui va générer des tensions jusqu’en 2019/2020. »
Si les grands opérateurs, à savoir Orange, SFR, Free et Bouygues ont des réserves et ne seront pas touchés par cette pénurie, c’est une toute autre histoire pour les petits opérateurs locaux et les RIP, leurs commandes passant d’ailleurs après les quatre grands opérateurs. Par conséquent, ceux-ci pourraient se tourner vers des fabricants de fibre optique chinois, et se risquer à une moins bonne qualité.