Augmentation continue de la consommation de data en France, explosion des appels depuis les réseaux mobiles et fixes, le roaming en baisse et le SMS en perdition, le second trimestre et le confinement ont changé les habitudes des foyers en France.
“Les huit semaines de confinement ont bouleversé les usages des services de télécommunication”, tel est le bilan de l’Arcep dans son nouvel son observatoire du marché des communications électroniques en France au deuxième trimestre.
Si la consommation vocale depuis les réseaux fixes et mobiles a déjà fortement augmenté lors des trois premiers mois de l’année en raison de l’envolée du trafic vocal depuis les réseaux mobiles (+18% en un an), au deuxième trimestre, “l’usage vocal global atteint un nouveau record jamais égalé en 20 ans : 72,2 milliards de minutes, soit une augmentation de 28,3% en un an contre -2,0% un an auparavant”, révèle le régulateur.
C’est d’ailleurs le fait le plus marquant. Pas moins de huit minutes sur dix ont d’ailleurs été consommées depuis des terminaux mobiles, “ce qui représente un volume global de 57,2 milliards de minutes ce trimestre”, poursuite l’Arcep.
Cette hausse historique constatée entre fin mars et fin juin et pendant deux mois de confinement, est principalement portée sur les communications vers les réseaux mobiles nationaux (+33% en un an), lesquelles représentent plus de 80% de la consommation vocale mobile. Dans le même temps, les appels vers les réseaux fixes ont augmenté de 32%.
Dans le détail, les abonnés à un forfait mobile sont restés en communication 4h40 par mois en moyenne durant le deuxième trimestre, soit une augmentation de près de 30% par rapport au deuxième trimestre 2019, “dont environ 10 minutes supplémentaires vers les réseaux fixes”, précise le régulateur.
Le coup de fil revient en force
La voix sur Wifi depuis les téléphones mobiles n’est pas en reste, elle progresse très fortement avec “un volume multiplié par trois en un an ce trimestre, même s’il représente encore une faible part de la consommation totale depuis les terminaux mobiles”, soit seulement 3%. A contrario, les appels vers l’international baissent de 10% sur un et “celui des clients des opérateurs français depuis l’étranger en roaming out diminue drastiquement (-31% en un an) principalement en raison de la fermeture des frontières”.
Le confinement a provoqué un retour en grâce de la téléphonie fixe.”Alors que l’usage de ce service diminuait depuis sept ans, le volume de communications vocales augmente depuis le début de l’année 2020″, révèle le régulateur, soit 22% de plus en un an. La consommation moyenne progresse de 30 minutes au deuxième trimestre contre une baisse 20 à 30 minutes par an et par abonnement auparavant. Rien que ça.
Les Français dévorent 10,2 Go de data par mois, le SMS n’a plus du tout la cote
Si les réseaux des opérateurs ont été fortement sollicités, ils ont tenus, suffisamment dimensionnés, malgré l’augmentation importante de la consommation de données sur le mobile. Celle-ci continue à croître à un rythme soutenu (+36% en un an), “même si la croissance est inférieure à celle relevée les six trimestres précédents, d’environ +45% en moyenne”, note l’Arcep. L’incitation à recourir au WiFi et la limitation des déplacements n’y sont pas pour rien.
Les utilisateurs des réseaux 4G ont consommé en moyenne, 10,2 Go par mois en moyenne entre fin mars et fin juin. Ils réalisent 95% du trafic total de données sur réseaux mobiles. “Depuis l’étranger, et sous l’effet des restrictions de déplacements, le trafic de données enregistre un recul de 45% en un an”, note par ailleurs l’Arcep, contre une croissance alors 64% en un an en 2019.
De son côté, le SMS n’a plus la cote. Son usage diminue depuis 2016 au profit des applications mobiles de messageries instantanées (Messenger, Viber, WhatsApp, etc.). UN recul de 23% au second trimestre contre environ -6,5% en 2018 et en 2019.