Le fondateur de Free est revenu le 17 novembre sur l’itinérance Orange devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale. Il la juge aussi marginale qu’indispensable.
Encore deux ans de plus mais Free l’assure, bien que nécessaire, l’itinérance Orange est loin de camper à tous les coins de rues, bien au contraire. L’Arcep a tranché fin octobre en validant la demande de prolongation de l’itinérance de Free Mobile sur les réseaux 2G et 3G d’Orange jusqu’au 31 décembre 2022 au lieu de fin 2020. Le régulateur a constaté une baisse continue, en volume et en proportion, des communications de Free Mobile acheminées en itinérance 2G/3G, mais aussi la poursuite de la dynamique d’investissement de l’opérateur de Xavier Niel dans son réseau propre. Après analyse, l’Autorité en a conclu “qu’il n’apparaissait pas nécessaire de demander à Free Mobile et Orange de modifier leur contrat.”
Si SFR et Bouygues considèrent injuste que l’Arcep autorise une telle prolongation, prétextant que Free Mobile ne fait plus figure de nouvel entrant, le fondateur d’Iliad a jugé bon de préciser une nouvelle fois son importance la semaine dernière devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale.
A l’instar du régulateur, Xavier Niel estime que “l’on est entrain de s’acheminer vers des réseaux qui vont faire 27 000 à 30 000 sites, on s’est lancé en 2012 et on compte aujourd’hui 19 000 sites pour une couverture de 98% déjà”, une manière de répondre à SFR en rappelant que Free a largement investi dans son réseau et déployé autant de sites en 8 ans que ses concurrents en 15 ans.
“Le 4e opérateur n’investit pas suffisamment dans son réseau mobile contrairement à ses promesses répétées depuis douze ans. Il est en effet compliqué de pouvoir investir quand on a une si forte politique de dividendes”, avait pesté l’opérateur au carré rouge en avril dernier lors de l’annonce de la demande de prolongation de l’itinérance par ses deux rivaux.
“L’itinérance est devenue marginale”
Si le plafonnement des débits maxima montants et descendants atteignables par les clients en itinérance est quant à lui maintenu à 384 kbit, Xavier Niel tient à rassurer : “l’itinérance est devenue marginale, on l’utilise dans des endroits où nous ne sommes pas car nous sommes le dernier entrant, elle reste donc encore indispensable”. Aujourd’hui, les abonnés Free Mobile sont connectés plus de 90% du temps sur le réseau propre 3G/4G de l’opérateur.
Interrogé en juillet dernier sur cette prolongation malgré des débits extrêmement faibles devenus une véritable plaie pour les abonnés concernés, Xavier Niel a expliqué ” le contrat d’itinérance, c’est de la 3G sur laquelle on a de la data qui va à la vitesse de la data 2G, au-delà de ça, on s’est retrouvé avec une difficulté, c’est que l’on a pas de 2G en France, et on a pourtant des abonnés 2G”.
La bande 700 MHz et le réseau 208.16 améliorent l’expérience chez Free Mobile
Quoi qu’il en soit, le déploiement massif des antennes en 700 MHz, une bande de fréquences dite en or, permet aujourd’hui d’améliorer sensiblement la couverture mobile de Free, les abonnés captent donc en grande majorité le réseau de leur opérateur. Sans oublier que le réseau 208.16 lancé début 2019 améliore grandement l’expérience en itinérance. Avant, il fallait parfois jusqu’à 30 minutes pour basculer sur une antenne Free après avoir été connecté à une antenne Orange, ce qui pouvait être grandement pénalisant lors de l’utilisation d’un ascenseur ou du passage dans un parking. Avec le réseau 208.16, le laps de temps se compte en secondes dès la détection d’une antenne de l’opérateur. La donne n’est plus du tout la même.