L’égalité professionnelle sous le feu des projecteurs en mars chez Iliad. Chaque lundi, la maison-mère de Free publiera une interview d’un duo femme-homme officiant au même poste au sein du groupe. Objectif, croiser les parcours et les obstacles mais aussi les points de vue.
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la maison-mère de Free a lancé le 8 mars le “Mois de l’Egalité Professionnelle”. Chaque semaine, Iliad présentera ainsi un tandem comprenant un homme et une femme exerçant un métier traditionnellement réservé à la gente masculine. “En France, en Italie, au Maroc et en Pologne, croisons les points de vue et partons chaque lundi à la rencontre d’un nouveau duo”, fait savoir le groupe de Xavier Niel.
Pour l’épisode 1, coup de projecteur sur Elise et Nicolas, développeurs chez Scaleway, la filiale cloud et datacenter d’Iliad. A noter que si Iliad a affiché récemment des résultats en progression de sa politique d’égalité femmes-hommes, des écarts de rémunération et d’augmentation restent en faveur des hommes dans ses filiales B2B et Cloud, à savoir Scaleway (Online) et Jaguar Network. Un plan d’action sera mis en place en 2021, la note obtenue à l’index égalité femmes-hommes instauré par le Ministère du Travail en 2019 ayant été jugée trop faible chez ces entités du groupe.
Présentez-vous et parlez-nous de votre parcours ?
Élise : J’ai 23 ans et je suis diplômée de l’EFREI Paris, une école d’ingénieurs généraliste dans les domaines de l’informatique et des technologies du numérique. Intéressée par tout ce qui est relatif au cloud, j’ai choisi la majeure « Information Systems and Cloud Engineering » pour m’orienter vers un métier d’avenir. J’ai fait une partie de mes études à Singapour et une autre en Afrique du Sud, dans le cadre de semestres d’échanges. Après 2 stages en gestion d’infrastructures, j’ai intégré Scaleway, mon premier CDI chez un cloud provider français !
Nicolas : J’ai 24 ans, je vis en région parisienne et je suis Devops chez Scaleway depuis 3 ans. J’ai commencé à étudier l’informatique à 19 ans en intégrant un BTS SIO avant de rejoindre l’école 42. J’ai eu la chance de passer quelques mois en stage chez Scaleway dans l’équipe IA (Intelligence Artificielle) puis dans l’équipe Storage. Aujourd’hui, je suis Devops Object Storage à plein temps !
Quels obstacles avez-vous eu à surmonter dans votre parcours pro ? Qu’est-ce qui fait votre force ?
Élise : À part le COVID, je n’ai pas spécialement rencontré de difficultés, ça a même été plutôt facile (sans prétention) ! Dans ma promotion qui comptait 10% de filles, nous avons tous trouvé un emploi à la fin de nos études. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, être une fille n’est pas un obstacle à l’embauche car de plus en plus d’entreprises cherchent à équilibrer leurs effectifs. Mon intégration au sein d’équipes essentiellement masculines s’est également bien passée. Dans certaines situations, être une femme me pousse à réfléchir autrement et à apporter un point de vue féminin là où il n’y en a pas dans un milieu dit « d’Hommes ». Déterminée, je n’abandonne pas mes objectifs s’ils ne sont pas atteints. Si le parcours d’une fille est parfois plus simple, attention à ne pas minimiser nos compétences pour autant car cela peut renforcer le syndrome de l’imposteur qui est parfaitement injustifié !
Nicolas : J’ai connu très peu d’obstacles dans mon parcours professionnel. J’ai eu l’immense chance de pouvoir commencer ma vie professionnelle directement avec Scaleway. Le plus gros obstacle, celui que je considère aujourd’hui franchi, était de savoir exactement ce que je voulais faire. Quel métier ? Quel produit ? Quelle équipe ? Est-ce que je suis réellement fait pour ça ? Est-ce que je vais y arriver ? J’ai finalement trouver une thématique qui me passionne avec ses complexités et ses challenges. Ma plus grande force, c’est la résilience. Peu importe la situation, peu importe le contexte, peu importe la difficulté, il faut résister, s’adapter et ne pas lâcher, jamais !
Pensez-vous que votre métier subisse des stéréotypes ? Si oui lesquels, et comment lutter contre ses stéréotypes ?
Élise : Le métier subit moins de stéréotypes qu’auparavant et on les rencontre plus souvent à l’extérieur que dans le milieu professionnel. Selon moi, c’est une question d’éducation et de communication. Faire de l’informatique ne signifie pas que l’on porte obligatoirement des lunettes et qu’on a des boutons ! Si cela devient normal de voir une femme dans l’informatique, on ne se posera plus la question. Ce n’est ni un métier d’homme ni un métier de femme, mais bien simplement un métier !
Nicolas : Visualisez une salle remplie d’ingénieurs informatiques. Qu’imaginez-vous ? Dans mon quotidien, le plus gros stéréotype est que nous sommes une majorité d’hommes. C’est factuel, lors des recrutements, il y a une écrasante majorité de candidatures masculines. Selon moi, le meilleur moyen de lutter contre ce stéréotype se passe en amont de toutes expériences professionnelles. Je vois la solution employée par 42 comme la meilleure : encourager vivement les femmes à participer elles aussi aux métiers du développement informatique ! Montrer que c’est un métier qui n’est réservé à personne mais bien accessible à toutes et à tous. Une fois à bord, il n’y a pas de différence !
Qu’est-ce que l’égalité professionnelle pour vous aujourd’hui ?
Élise : Être un homme ou une femme, peu importe. Pour faire de l’informatique, il faut simplement avoir un cerveau et taper sur un clavier. Il est uniquement question de compétences et les critères de genre n’ont pas leur place dans le milieu professionnel.
Nicolas : Être professionnellement égaux, c’est être considéré de la même façon par sa hiérarchie, par l’ensemble de ses collègues, peu importe ce qu’on a, qui on est, d’où on vient. C’est effacer les distinctions qui n’ont pas lieu d’être, dans la vie professionnelle comme dans la vie privée d’ailleurs. ll y aura toujours des inégalités de compétences et d’expériences. La qualité d’une équipe s’observe dans sa synergie et dans la complémentarité de ses éléments.