Zones protégées, opposition de riverains et viabilisatio. Lors de la conférence annuelle “Territoires Connectés” de l’Arcep, Free est revenu sur les obstacles auxquels les opérateurs doivent faire face dans le déploiement de la 4G.
Les opérateurs arrivent petit à petit à éradiquer les zones blanches avec leur réseau 4G, L’objectif fixé pour la fin de l’année 2020 était de couvrir 75 de ces dernières, celui-ci est rempli avec une couverture de 80%. La connectivité sur le territoire s’améliore, le New Deal de janvier 2018 porte donc ses fruits. La conférence “Territoires Connectés” de l’Arcep le 8 avril dernier, a été l’occasion de faire le point . Au rang des bonnes nouvelles, la généralisation de la 4G à l’ensemble des sites mobiles se parachève. “Au quatrième trimestre 2020, les opérateurs ont chacun équipé un millier de sites nouveaux ou existants en 4G. Ils atteignent ainsi entre 97% et 99% d’équipements en 4G de leurs sites hors ceux des programmes « zones blanches – centre- bourgs » ” a salué l’Arcep.
Sur le processus de couverture ciblée, visant à améliorer de manière localisée et significative la couverture de zones là où besoin d’aménagement numérique est identifié, « nous arrivons maintenant à près de 3000 pylônes désignés par arrêté, donc nous sommes en train de faire un pas considérable », a déclaré Cédric O, ministre du Numérique. Et ‘annoncer l’ajout d’une liste de de 339 nouveaux sites identifiés en 4G en zone rurale.
Des freins… raccordements électriques trop longs, opposition citoyenne, zones protégées
Jusqu’à présent la majorité de ces zones identifiées ont bénéficié d’une mutualisation des pylônes et des antennes des quatre opérateurs. Les opérateurs ont deux ans pour mettre en service ces sites, et 579 l’étaient fin 2020. Un retard a été constaté sur une dizaine de sites.
« 24 mois pour déployer un site, c’est court et compliqué », a martelé Maxime Lombardini, le vice-président d’Iliad-Free. Les obstacles de déploiement sont multiples aux yeux de l’opérateur : “On a très peu de terrains viabilisés proposés par les collectivités. On est souvent sur des zones protégées et les délais pour obtenir des autorisations sont souvent très longs. La plupart des retards sont liés à des problèmes d’autorisations sur ce type de zones”.
Reste aussi à composer avec la mobilisation citoyenne : « nous avons aussi à gérer collectivement des positions de riverains. On est dans ce paradoxe que nous ne choisissons pas les zones, que celles-ci ont un besoin de couverture mais quand l’ouverture arrive, on peut se retrouver face à de très fortes oppositions. On essaie de le gérer intelligemment avec les élus locaux mais c’est un point à prendre en compte. On a été surpris car cela arrive souvent très tard dans le dispositif, l’opposition se matérialise quand on voit arriver le pylône de 25 ou 35 mètres”, a également fait savoir Maxime Lombardini.
De son côté Bouygues Telecom pointe une autre difficulté à savoir obtenir la viabilisation des sites parce que “les raccordements avec Enedis sont souvent très chers et très longs. On ne peut pas les commencer avant d’avoir obtenus les autorisations d’urbanisme. Nous trouvons en revanche très bien venu qu’Enedis rejoigne maintenant le comité de pilotage mobile”, a déclaré Liza Bellulo, secrétaire générale de l’opérateur.
Les décalages et les retards sont très souvent dus à la difficulté de raccordement électrique. Plus minoritaires mais parfois impactant, les problèmes de fonctionnement de certaines petites communes durant le premier confinement. Les enquêtes du gendarme des télécoms montrent également plusieurs blocages des opérateurs au niveau des collectivités locales sur le choix de l’implantation des pylônes dans ces zones rurales.