Auteur : Maxime Raby

Free, Orange et Bouygues félicités pour leur geste “exemplaire” envers leurs sous-traitants

Les pouvoirs publics félicitent aujourd’hui les «entreprises exemplaires qui ont mis en place un paiement accéléré de leurs fournisseurs». Parmi elles Free, Orange et Bouygues Telecom. Pourtant tout n’est pas si rose dans ce contexte difficile, bien au contraire.

Depuis le début de la crise, les incidents sur les délais de paiement se multiplient. “Ainsi, lors de la semaine du 30 mars, ceux-ci ont triplé par rapport à la même période en 2019 pour atteindre un montant d’environ 270 millions d’euros”, a fait savoir hier le Comité de crise sur les délais de paiement (Bercy et Banque de France). Une augmentation qui s’explique par “les fermetures d’entreprises, les défauts d’acheminement du courrier ne permettant pas de valider les ordres de paiement domiciliés” mais aussi par la volonté de certaines entreprises de retenir de la trésorerie en ne payant pas leurs fournisseurs.

Néanmoins, des groupes sortent du lot et se sont montrés “solidaires” et “exemplaires”.  Pas moins de 10 entreprises sont aujourd’hui mise en lumière par le Comité, pour leur geste envers leurs sous-traitants. Iliad (Free), Orange, Bouygues mais aussi Danone, EDF, Enedis, Jouve, L’Oréal,  Sodexo et Système U ont ainsi été félicités pour avoir accéléré le paiement de leurs fournisseurs. L’opérateur de Xavier Niel a pour sa part annoncé le 20 mars dernier, sa décision de soulager la trésorerie de ses fournisseurs TPE/PME en réglant leurs factures en attente sans attendre le délai légal de 45 jours fin de mois. Cela concernait plus de 5000 factures pour 700 fournisseurs, 90 millions d’euros ont été débloqués début avril.

 

 

 

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Le déploiement de la fibre reprend en France après un mois au point mort

La catastrophe est évitée et les dégâts devraient être limités. Le déploiement de la fibre en France redémarre progressivement. Moins de blocages, la situation s’améliore.

Après avoir “touché le fond de la piscine” selon Etienne Dugas, président d’Infranum, le déploiement de la fibre reprend en France. A l’arrêt depuis mars avec un nombre de prises déployées par jour passé de 19 000 à quasiment zéro, seulement 30% des effectifs de la filière actifs et une baisse de 40% de la productivité, le Plan THD redémarre après un SOS lancé par la filière auprès des partenaires publics et des opérateurs.

Car le risque était qu’aucune prise ne soit installée en avril, pire encore que le grand chantier du FTTH en France à savoir apporter en 2022 la fibre à 80% des Français, soit remis à flot et retrouve son rythme de croisière dans 12 mois. Il fallait donc limiter les dégâts, lever des blocages, mais aussi soutenir les sous-traitants au chômage technique faute de trésorerie suffisante, équiper de masques et gants les techniciens, appeler les collectivités à la reprise des déploiements mais aussi mettre des mesures en place.

La catastrophe est aujourd’hui évitée selon le président de la fédération des industriels du secteur. “Les déploiements reprennent, il n’y a pas de risque à moyen terme”, informe t-il dans une interview accordée hier à Silicon. Néanmoins,  “Il faudra des mois et des mois pour retrouver une activité nominale, c’est-à-dire équivalente à ce qu’on faisait avant la crise”.

Alors qu’est-ce qui a changé ? “On voit que l’activité du BTP au sens large se remet en marche. Ça permet de retrouver des matériaux pour travailler”, relate Infranum. Par ailleurs, “on ressent les premiers « vrais » frémissements depuis la publication du guide de préconisations sanitaires pour le secteur. C’était indispensable que tout le monde s’accorde sur un certain nombre de mesures à mettre en place pour pouvoir exercer”, poursuit son président. Mais il reste encore beaucoup à faire selon lui sur l’approvisionnement des équipements de protection individuelle, “il y a encore de la pénurie à peu près à tous les étages.”

On apprend également qu’une circulaire a été transmise à tous les préfets leur demandant pousser à la réouverture des différents chantiers en les priorisant.  L’assemblée des départements de France a d’ailleurs appeler toutes les collectivités à faciliter la reprise des déploiements. “Ça a clairement permis de pousser les donneurs d’ordre qui étaient frileux à se remettre en mouvement“, explique la fédération.

Déploiement de la fibre, à l’heure des bonnes nouvelles

L’ordonnance du 25 mars  relative à l’adaptation des délais et des procédures applicables à l’implantation ou la modification d’une installation de communications électroniques joue aussi son rôle bien que tout ne soit pas parfait : “on s’est battu pour obtenir sa modification, parce qu’elle était très orientée sur les réseaux mobiles et sur la maintenance des infrastructures. Pas un mot des déploiements fibre. On verra ce qu’il en ressort”. La nouvelle ordonnance doit passer au conseil des ministres. Elle permettra d’alléger les formalités de voiries ou réduire les délais de recours. En zone rurale et plus particulièrement sur les réseaux publics, la Banque des territoires va anticiper certains paiements. Mais la filière attend davantage de l’Etat, comme un fond de relance. Pour le moment, l’exécutif ne semble pas aller dans ce sens.

Reste la question des sous-traitants, primordiaux pour la poursuite des déploiements. La filière et le régulateur ont demandé le soutien des opérateurs« Il y a une kyrielle de TPE et PME qui n’ont qu’une semaine de cash devant eux. Certaines sont déjà mortes. Les autres, il faut bien sûr les faire travailler, mais pas au même prix », a récemment lancé Etienne Dugas. Certains opérateurs ont déjà réagi. Orange paie ses sous-traitants prioritaires plus chers, Bouygues offre une prime. De son côté, Free a lancé un fonds de solidarité et payé directement ses 700 fournisseurs sans attendre le délais légal de 45 jours. Il faut continuer.

Enfin sur l’objectif de tenir l’objectif de 80 % de locaux fibrés à 2022, Infranum botte en touche pour le moment. “Ça dépendra vraiment de la remontée de la pente. On avait néanmoins une avance significative, grâce aux 4,8 millions de prises construites l’année dernière. Au-delà, le gouvernement lui-même communique sur une « généralisation de la fibre », et non une couverture à 100 %”.

 

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Les revenus du roaming baissent chez les opérateurs à cause du Coronavirus, Free relative

Le tourisme international connaît actuellement un coup d’arrêt total, pandémie de Coronavirus oblige. En conséquence, les revenus du roaming baissent drastiquement chez les opérateurs français. Pour Free, la perte est relative.

Confinement, frontières et aéroports fermés, avions au sol, vacances annulées, la pandémie impacte inévitablement le secteur du tourisme et par extension les revenus du roaming chez les opérateurs dans le monde et notamment en France, l’un des pays les plus visités. Chez SFR, une baisse de 70% a été enregistrée en mars, rapporte les Echos. Orange et Bouygues ne donnent pas de chiffres mais s’attendent à une chute. De son côté, Free relative. Pour sa part, ces revenus ne représentent « plus grand-chose ». L’opérateur l’explique par sa stratégie de permettre à ses abonnés d’utiliser son forfait à 19,99€ sans surcoût dans 70 pays partout dans le monde. « On est vraiment dans l’épaisseur du trait », indique t-il.

Il faut dire aussi que depuis la fin des frais d’itinérance dans l’UE en juin 2017, les opérateurs en Europe touchent seulement le roaming extra-européen, qu’il soit entrant ou sortant. Aujourd’hui, l’itinérance ne représente qu’1 % des revenus globaux des opérateurs européens contre 6% dans le monde, selon Moody’s, un expert en analyse financière d’entreprises commerciales.

Quoiqu’il en soit la crise sanitaire a stoppé le flux dans les deux sens. Les voyageurs étrangers ont annulé leur vacances dans l’hexagone. Selon un opérateur « le roaming, c’est de la marge pure, rappelle un opérateur. On facture une minute d’appel à 40 ou 50 centimes, et 1 ou 2 euros le giga de données, sans aucun coût supplémentaire pour l’opérateur ». Le manque a gagné est donc non négligeable.

Source : Les Echos

 

 

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Canal+ annonce le lancement prochain d’une nouvelle chaîne digitale dédiée aux films musicaux

Après la chaîne digitale éphémère Ciné+ Louis de Funès début avril, Canal annonce le lancement d’une nouvelle chaîne thématique baptisée “Ciné+ en musique” le 6 mai prochain. Avec 25 films pour commencer !

“La musique adoucit les moeurs ! Toujours et encore”, c’est par ces mots que Canal annonce aujourd’hui la naissance dès le 6 mai prochain d’une nouvelle chaîne digitale “Ciné+ en musique”, avec dès son lancement 25 films musicaux, dont des comédies musicales, films de music-hall etc. Notamment au programme, les récents  “A Star is Born” avec Lady Gaga et Bradley Cooper, “Bohemian Rhapsody” et “Whitney”. 

Cette nouvelle chaîne sera disponible sur myCanal (y compris sur la version Android TV de la Freebox Mini 4K) et également sur le téléviseur via “Canal à la demande” (depuis Freebox Replay ou depuis l’univers Canal). Si cette chaîne est proposée sans surcoût, elle n’est disponible que pour les détenteurs d’une formule incluant les chaînes CINE+ (pack CINE-SERIES, formule L’INTÉGRALE…).

Le groupe canal a déjà lancé 13 chaînes non linéaires de ce type avec Ciné+, englobant plusieurs thématiques, comme les plus récentes dédiées à Louis de Funès, au cinéma des années 90, mais au 7ème art Italien par exemple.

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Augmentation du prix d’accès à la fibre de SFR pour les opérateurs en zone AMII : Bouygues Telecom attaque, l’Arcep est sur le coup

Le 1er février dernier, SFR a revu à la hausse ses tarifs de gros facturés aux opérateurs pour se raccorder à son réseau fibre en zone moyennement dense. De quoi faire grincer des dents Orange, Free, SFR et Bouygues. Ce dernier a demandé un arbitrage auprès de l’Arcep. Le régulateur est lui aussi remonté.

Le torchon brûle toujours entre SFR et ses rivaux. Face au choix de l’opérateur au carré rouge de revoir à la hausse pour les opérateurs ses prix d’accès à son propre réseau FTTH en zone AMII, Bouygues Telecom a déposé une demande de règlement de différend à l’Arcep, révèle La Tribune. Cela concernerait 641 communes, soit 2,5 millions de locaux.

Depuis le 1er février, le tarif de “cofinancement” pour les opérateurs ayant décidé de se raccorder au réseau de SFR dans cette zone a en effet augmenté. Pour une tranche de 5 % des logements dans une zone concernée et fibrée par la filiale d’Altice, le prix est passé de 5,32 à 5,90€. Dans le même temps, le prix de location d’une ligne à l’unité a grimpé de 16,40 à 16,73 euros par mois, soit une augmentation de 2%. A titre de comparaison, Orange demande respectivement 5,48€ et 13,20€. A contrario de Free, Bouygues ne co-investit pas avec SFR en zones moyennes denses, il a seulement recours à la location de lignes à l’unité, explique un connaisseur du secteur.

L’Arcep ne laissera pas “de passager clandestin dans le système”

Quoiqu’il en soit cette hausse met en rogne les opérateurs, jugeant ces tarifs délirants à l’heure où les prix de gros sont plutôt à la baisse. Le déploiement de la fibre étant de plus en plus conséquent, les coûts diminuent, en toute logique. Selon eux, cette augmentation aurait pour but de les décourager  à lancer leurs offres fibre sur sa zone. Ce sera donc à l’Arcep d’arbitrer. Vendredi dernier lors d’une visioconférence avec les collectivités, Sébastien Soriano, président du régulateur a fait savoir qu’il compte bien “mettre les points sur les i”. Et d’ajouter, ” l’Arcep ne laissera pas de passager clandestin dans le système. Elle ne laissera pas un acteur profiter de la situation pour pratiquer des prix plus élevés en ayant instauré un monopole privé.”

De son côté, SFR argue que la révision de ses tarifs de gros n’est seulement que de “quelques centimes”.Selon lui, cette hausse lui permet de « tenir compte des coûts de maintenance plus importants, du fait notamment de dégradations ».

 

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Abonnés Freebox Mini 4K : un nouveau service très utile pour les jeunes débarque gratuitement sur Molotov

Avis aux abonnés Freebox Mini 4K et plus particulièrement aux collégiens et lycéens, une nouvelle plateforme dédiée aux cours en ligne débarque sans surcoût sur Molotov. Le service de télévision par internet aux 10 millions d’utilisateurs continue de se mobiliser pendant le confinement.

Après avoir offert une multitude de chaîne à ses abonnés payants, Molotov pense à l’éducation. Dans une nouvelle rubrique dédiée à l’école, la plateforme intègre désormais un large choix de cours en vidéo du service français de soutien scolaire SchoolMouv, accessible à tous gratuitement.

De la sixième à la terminale, des matières comme  le français, la géographie, les maths, la physique chimie, l’histoire, SES et la Philosophie sont disponibles. Reste à choisir le cours qui vous intéresse et lancer la vidéo. Bref de quoi réviser sans sourciller !

Lancé en 2015, la plateforme SchoolMouv enregistre près de 2,5 millions de visites par mois. Environ 200 enseignants collaborent avec la startup pour accompagner les collégiens et les lycéens, à travers 12 000 contenus.

 

 

 

 

 

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Free : toutes les boutiques de l’opérateur passent au virtuel, les conseillers sont désormais disponibles via un nouveau service d’assistance

 

Nouvelle initiative de Free pendant la crise sanitaire, à défaut de réouvrir, ses boutiques restent mobilisées en version 2.0. Il est à présent possible d’être rappelé facilement par un conseiller du Free Center de votre choix. 

Fermées depuis mi-mars, propagation de la pandémie de Coronavirus oblige, les Free Centers le sont encore aujourd’hui. Le mois dernier, le directeur général de Free, Thomas Reynaud a déclaré que l’opérateur était en train de travailler “sur les modalités d’une éventuelle réouverture en mode aménagé et avec des mesures sanitaires strictes”.

En attendant, une autre solution vient d’être mise en place, rapporte  Busyspider.  Les boutiques du réseau de distribution de Free passent en mode virtuel et proposent de rappeler les usagers et abonnés par téléphone, c’est un nouveau système  d’assistance remplaçant celui permettant la prise de rendez-vous. 

Pour ce faire, Il suffit de se rendre  sur la page officielle des Free Centers et de choisir celui de son choix. Reste ensuite à sélectionner le motif de la prise de contact, à savoir assistance mobile ou Freebox voire informations sur les offres avant de se laisser guider en fonction de la nature de votre démarche.

 

Et le jour est joué, ne manque plus qu’à confirmer le rappel téléphonique d’un conseiller de votre boutique et d’entrer votre numéro de téléphone.

 

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Clin d’oeil : un modem 56K puis une Livebox à la rescousse pour le lancement de la saison 5 du “Bureau des légendes” de Canal+

Insolite. La saison 5 toujours aussi passionnante de la série à succès de Canal+ “Le  Bureau des légendes” a été lancée par son producteur en plein confinement, au beau milieu du Vaucluse. D’abord à partir d’un modem 56K, puis finalement avec Livebox car il ne faut pas abuser tout de même !

« J’ai lancé le Bureau des légendes de mon village de Roussillon », raconte le producteur hypocondriaque du « Bureau des légendes » dans un récit publié dans Les Echos. Débarqué le vendredi 13 mars dans cette petite commune de plus de 1000 âmes, soit le week-end avant le confinement à l’occasion des élections municipales, Alex Berger a dû faire avec les moyens du bord pour assurer le lancement de la série le 6 avril.

“Il a vite fallu que j’annule toutes les avant-premières avec les équipes, à la DGSE, à Cannes, à Séries Mania et que je continue à travailler avec un modem 56K qui me laisse le temps d’aller déjeuner quand je veux télécharger une photo ! Je n’avais même pas de réception 4G correcte”, se souvient-il. Mais quand il s’agit de mettre en action  un plan B de promotion sur le numérique, de garder un contact quotidien avec ses équipes en visio et transmettre les fichiers de la série, il faut avoir une connexion internet qui tient la route.

Heureusement, les riverains sont là, Orange aussi.  “Dès le dimanche, je dis aux gens du village qu’il me faut un bureau avec une Livebox et en quelques heures, je trouve une petite maison habituellement louée dès Pâques. J’y vais tous les matins à pied”, relate le producteur.  Tout est bien qui finit bien. Autre chance, le tournage de la série s’est terminée en octobre 2019, restait à boucler la post-production !

 

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Covid-19 : les opérateurs à l’heure des interventions à distance par vidéo pour venir en aide à leurs abonnés

Pendant la crise sanitaire, les Français semblent toujours plus réticents à laisser entrer un technicien télécom chez-eux. Les opérateurs s’adaptent et commencent à utiliser des outils d’intervention à distance par vidéo.

Confinement, distanciation physique et sociale, les abonnés des opérateurs refusent de plus en plus l’intervention d’un technicien à leur domicile en cas de panne comme par exemple en Bretagne où un foyer sur trois refuse d’ouvrir sa porte à Orange même si le port d’un masque et de gants est garanti. Selon Europe 1, certains telcos, sans les citer, optent dans ce contexte exceptionnel pour des outils d’intervention à distance par vidéo via smartphone pour des problèmes simples. Partenaire au même titre que SFR de cette société spécialisée dans l’assistance vidéo intelligente, Orange et Sosh utilisaient jusqu’à présent une des solutions de Techsee basée sur l’envoi de photos. En attente d’une confirmation de leur part, on peut donc imaginer que les deux opérateurs aient choisi de recourir à cet outil vidéo dans leurs centres de contact.

Le fonctionnement est on ne peut plus simple, lorsqu’un client contacte l’assistance de son opérateur, un SMS avec un lien internet lui est transmis. En cliquant dessus, la caméra arrière de son smartphone s’active de quoi permettre au technicien de comprendre et de diagnostiquer rapidement le problème et d’utiliser la réalité augmentée pour le guider visuellement vers une résolution. “Il peut même dessiner sur l’image. Entourer, par exemple, le câble qui est mal branché ou le bouton sur lequel appuyer”, explique la radio d’information. Cette solution permet aussi d’autres aides comme expliquer l’installation à distance d’un appareil, très utile pendant le confinement mais aussi après.

 

 

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StopCovid : ça débat, UFC-Que Choisir se penche sur l’application de traçage des Français, la Quadrature du Net la rejette sévèrement

A l’heure où l’Etat planche sur un traçage numérique des Français via une application dédiée pour contrôler la propagation du Coronavirus, UFC-Que Choisir fait le point tout en se montrant vigilant. La Quadrature du Net est quant à elle vent debout face au projet et le faire savoir.

C’est officiellement une volonté claire de l’Etat. Emmanuel Macron a évoqué dans son allocution ce lundi 13 avril la mise en place d’une application de traçage en vue de mieux contrôler l’épidémie de coronavirus. Une course contre la montre est lancée, le projet n’en est qu’au stade embryonnaire mais se pose déjà une question, politique, technique et de respect de la vie privée. L’application sera soumise à l’avis du Parlement avant le 11 mai date à la quelle devrait commencé très progressivement le déconfinement.

 “Ma volonté est que nous puissions communiquer sous dix jours sur l’architecture technique” générale du projet, a déclaré hier Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, devant la commission des affaires économique du Sénat. Basée sur la base du volontariat et de l’anonymat, StopCovid, est aujourd’hui confrontée à des difficultés techniques mettant en cause son efficacité, l’app scannerait grâce au bluetooth les smartphones à proximité équipés de l’application et devrait générer un historique des rencontres stocké de manière sécurisée dans le smartphone. Il s’agirait de pouvoir alerter les personnes croisées, dans le cas d’une contamination confirmée jusqu’à 14 jours après la rencontre.

En parallèle du débat parlementaire et de la discussion technique menées avec des grands groupes, startups et experts comme Jaguar Network (cloud), des associations se penchent sur le sujet, comme UFC-Que Choisir et la Quadrature du Net.

 

UFC-Que Choisir entre positif, flou et vigilance 

 

De son côté, l’association de consommateurs a jugé utile de mettre en ligne une foire aux questions dans laquelle est abordé la question des libertés individuelles, au coeur du débat actuellement. S’il ne sera pas obligatoire de télécharger l’application, UFC-Que-Choisir explique que  “le fonctionnement de Stop Covid repose sur les principes d’un projet européen plus global, le Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing ou Pepp-PT , qui vise précisément à trouver une technique de suivi du virus sans enfreinte à la protection de la vie privée des personnes”.

Selon l’association, la technologie Bluetooth, qui sert habituellement à connecter une enceinte ou un casque sans fil à son smartphone, “apparaît comme une bonne solution”. Et d’ajouter que “les données de connexion sont facilement anonymisables et elles ne seront pas conservées plus que nécessaire. Le Bluetooth n’enregistre pas les déplacements des personnes, contrairement à une puce GPS”. Néanmoins, sa capacité à bien mesurer les distances reste l’un des points techniques à valider.

Mais pas seulement, “le stockage des données de connexion (et pas des données personnelles : aucune n’entre en jeu dans le process) sur le smartphone, et pas sur des serveurs distants, en est un autre”, poursuit-elle. Si l’application n’a pas vocation à durer, UFC-Que Choisir, reste vigilant et attend la version finale, l’association veillera à ce moment là “à ce que l’application respecte en tout point la réglementation qui encadre la protection et le traitement des données personnelles (RGPD).”

 

La Quadrature du Net tire à boulets rouges sur l’application de traçage

 

Ambiance radicalement différente chez la Quadrature du Net. Pour le moins opposée et révoltée, l’association qui défend et promeut les droits et libertés de la population rejette en tout point le projet de traçage numérique. Le mots sont forts, ” l’application StopCovid serait inutile, dangereuse pour nos libertés et pourrait même aggraver la situation sanitaire. L’administration et le Parlement doivent cesser d’investir toute ressource humaine ou économique dans ce projet vain et dangereux. L’urgence est partout ailleurs.”

L’association remet en cause notamment l’efficacité “hasardeuse” de l’application. Son utilisation serait trop faible, “de premières approximations évaluent que plus de 60%, voire plutôt 80% ou 100% de la population devrait utiliser l’application pour que celle-ci soit efficace, à condition encore qu’elle produise des données fiables”, souligne t-elle tout en rappelant que “seulement 77% de la population française a un smartphone et cette proportion baisse à 44% pour les personnes de plus de 70 ans, alors qu’elles sont parmi les plus vulnérables”. A titre d’exemple, 16% de la population de Singapour a utilisé l’application équivalente “ce qui n’a pas empêché de devoir finalement recourir au confinement”.

Par ailleurs les résultats seraient trop vagues, argue t-elle. D’après ses constatations, la Quadrature du Net regrette  “l’absence de consensus quant à la durée et la distance de proximité justifiant d’alerter une personne entrée en « contact » avec une autre personne contaminée”. Sans parler qu’à certains endroits très densément peuplés, “on assisterait à une explosion des faux positifs, ce qui rendrait l’application inutile”. Enfin, le champ de détection du Bluetooth “semble beaucoup trop varier d’un appareil à un autre et sa précision n’est pas forcément suffisante pour offrir des résultats fiables”.

L’association craint également “des libertés inutilement sacrifiées”, estimant que les personnes n’utilisant pas l’application “risqueraient de ne plus pouvoir travailler ou accéder à certains lieux publics librement rendant leur consentement non-libre et donc nul”. Enfin, vient une autre hypothèse de discrimination, “celle de faciliter l’accès aux tests sérologiques pour les personnes utilisant l’application”.

Autre point d’attaque, l’objectif de StopCovid à savoir d’alerter des personnes. “C’est incompatible avec la notion juridique d’anonymat, il s’agit au mieux d’un pseudonymat, qui ne protège pas contre tout type de surveillance individuelle”, conclut la Quadrature du Net. Aujourd’hui, seuls 46% des Français accepteraient d’installer sur leur smartphone cette application.

 

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