L’Arcep va permettre à Free, Orange, Bouygues et SFR de proposer de la 5G sur la bande des 1,5 GHz. Cette dernière laisse envisager de meilleurs débits descendants dans les bâtiments. Free voudrait une libération très rapide d’une partie des fréquences.
Le déploiement de la 5G en France métropolitaine reposera sur les bandes de fréquences 3,5 GHz et 26 GHz, mais également sur la bande des fréquences 1,5 GHz dite « bande L » (1 427 ‑ 1 517 MHz) pour améliorer les débits descendants dans les bâtiments et améliorer la couverture dans les zones peu denses. « Aujourd’hui utilisée pour des liaisons point-à-point pour la collecte de réseaux mobiles ouverts au public et professionnels et par les ministères de l’intérieur et de la défense », cette dernière devra être rendue « disponible pour les réseaux mobiles d’ici 2023 », conformément à une harmonisation européenne de 2015. Faisant suite à une consultation du secteur, l’Arcep confirme ainsi « sa décision de fixer au 31 décembre 2022 l’échéance maximale des nouvelles autorisations (renouvellement compris) sur la bande 1,5 GHz ». Pour le gendarme des télécoms, il s’agit de « ne plus délivrer d’autorisations dans cette bande pour des liaisons point-à-point du service fixe (faisceaux hertziens) allant au-delà de fin 2022 », afin de réattribuer les fréquences de la bande L et de permettre aux opérateurs Free, Orange, Bouygues et SFR de les utiliser pour leurs services 5G.
La position de Free
Reste maintenant que tout le monde n’est pas en phase avec ce calendrier, certains voulant quelque-chose de très rapide et d’autres de progressif. Du côté des opérateurs, Iliad propose un découpage en trois morceaux (1427-1452, 1452-1492 et 1492 et 1517) et une attribution immédiate, à raison de 10 MHz par opérateur, pour le second morceau qui présente « un écosystème mature » avec notamment plus de 30 terminaux compatibles. Il suggère aussi « que tous les opérateurs puissent disposer d’une même largeur de bande en 1,5 GHz », afin de ne » pas accentuer l’asymétrie des portefeuilles de fréquence ». L’opérateur de Xavier Niel indique aussi que « la bande L permettra de résorber partiellement l’asymétrie spectrale », rappellant qu’« en bandes basse, Free Mobile dispose de 2*15 MHz, contre 2*25 pour SFR et Bouygues Telecom et 2*30 pour Orange ». Plus parlant peut-être pour les abonnés, Free indique que chaque bloc de « 10 MHz permet d’augmenter le débit descendant de près de 125 Mbit/s (NDRL : lors d’un couplage de la 1,5 GHz en mode SDL avec des bandes basses), ce qui est conséquent ».
De son côté, EDF réclame quelque-chose de progressif, comme on l’a vu avec la bande des 700 MHz utilisée pour la TNT et réattribuée à la 4G, estimant que la migration vers d’autres fréquences demande du temps pour que la qualité des services associés n’en pâtisse pas. « Le délai nécessaire estimé pour le remplacement des liaisons 1,4GHz, sans que cela impacte de façon significative les performances de l’entreprise, est d’une dizaine d’années », a notamment répondu la société à la consultation. EDF suggère de « privilégier les zones géographiques denses, comme les grands centres urbains, avec une vision calendaire de déploiement assez fine ».