Bouygues Télécom est bien parti pour racheter La Poste Mobile, mais SFR pourrait faire usage de son droit de préemption.
Orange et Bouygues s’étaient positionnés pour racheter le dernier gros MVNO français, mais c’est Bouygues Télécom qui devrait remporter la bataille, puisqu’il annonce ce soir avoir signé un protocole d’exclusivité avec le groupe La Poste pour l’acquisition de l’opérateur virtuel La Poste Telecom et la conclusion d’un partenariat de distribution.
Forte de ses 2,3 millions de clients fin 2023, La Poste Mobile, actuellement détenu à 49% par SFR et à 51% par La Poste, est aujourd’hui le 5e opérateur mobile en France. Lancé en 2011, l’opérateur est actuellement en vente malgré sa rentabilité et sa croissance en hausse. Bouygues Télécom a mis les moyens puisqu’il indique que le prix d’acquisition des titres est de 950 millions d’euros, montant qui sera ajusté en fonction du calendrier de réalisation de l’opération. Cela correspond à une valeur d’entreprise de 963,4 millions d’euros.
SFR pourrait faire échouer la vente grâce à son droit de préemption
Bien que Bouygues Télécom soit en négociations exclusives avec La Poste Mobile, SFR, détenteur de 49% de l’opérateur, pourrait faire obstacle à ce rachat en utilisant son droit de préemption pour acquérir les 51% restants. Cependant, Altice, la maison mère de SFR, est endettée à hauteur de 20 milliards d’euros et a déjà annoncé vouloir se séparer d’actifs pour réduire cette dette. Enfin, l’autre obstacle à franchir pour Bouygues Télécom est l’obtention des autorisations administratives nécessaires, notamment auprès des Autorités de la Concurrence.