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La guerre est déclarée entre le groupe TF1 et Molotov. Malgré la fin de son contrat avec le groupe, la plate-forme OTT continue de diffuser ses chaînes, considérant la rupture du contrat comme "abusive".
Décidément, Molotov est en fâcheuse posture depuis la fin de ses négociations avec Altice. Alors que la le service de télévision par internet est à la recherche de nouveaux investisseurs, c’est dorénavant le groupe TF1 qui souhaite quitter la plateforme. Durant la nuit du premier juillet dernier, les chaînes TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films et LCI ont brièvement disparues du service avant d’être rétablies par Molotov. Une situation qui rappelle celle de Free et BFM il y a quelques mois d’ailleurs.
Les raisons évoquées sont notamment un conflit entre les deux partenaires concernant les conditions du contrat commercial. Face à ce désaccord, TF1 n’a pas souhaité renouveler le contrat , puisqu’il considérait que "« L’accord entre TF1 et Molotov, qui rémunérait les chaînes, était un accord expérimental pour leur lancement » et Molotov a ainsi qualifié ce choix de rupture abusive. Cependant, Molotov a également quelques casseroles derrière lui dans cette affaire puisque plusieurs retards de paiement de la part de Molotov ont pu alimenter les tensions entre les deux partenaires qui se font face au tribunal. Une autre raison de ce désaccord pourrait résider dans l‘ouverture prochaine de la plateforme de SVOD Salto, puisque TF1 aurait tout intérêt à proposer des contenus exclusifs sur celle-ci.
La perte des chaînes du groupe, et notamment de la Une, représenterait un coup dur pour le service et pour les presque 8.5 millions d’abonnés qui l’ont choisi. Au vu de l’importance de ces chaînes au sein de son offre, Molotov a ainsi choisi de rétablir la diffusion des chaînes du groupe, malgré la fin du contrat de distribution. Et TF1 a répondu en assignant la plateforme OTT en contrefaçon, avec une réclamation d’indemnités de près de 8 millions d’euros. Et Molotov a assigné TF1 devant la justice pour maintenir le contrat commercial. Les réponses de la justice sont attendues dans le courant du mois de juillet.
Ce n’est pas le premier accrochage entre Molotov et l’un des groupes majeurs de chaînes de télévision françaises. En avril 2018, le torchon a commencé à brûler lorsque le groupe M6 a demandé au service de télévision par internet, une rémunération de ses chaînes gratuites, à savoir M6, W9 et 6Ter. Peu de temps après, M6 a poursuivi son offensive en exigeant que ses trois chaînes disparaissent de l’offre gratuite de Molotov et ne soient à l’avenir accessibles que dans les offres payantes de ce dernier. La justice avait tranché, donnant raison à Molotov, mais le groupe avait fait appel de cette décision.
Source : Les Echos