Retour sur l’opération de blocages d’envergure initiée par Free fin octobre sur des mobiles loués et non-restitués. Au total, 300 000 utilisateurs ont déjà été "blacklistés" selon le JDD.
Contexte. A l’issue de la période de location d’un smartphone chez Free Mobile, plusieurs solutions s’offrent aux abonnés concernés. Soit continuer à louer son smartphone, ou encore choisir un autre terminal plus récent mais aussi payer une certaine somme en cas de manquement à l’obligation de restitution du mobile. Seul hic et comme nous vous l’avons rapporté fin octobre, un certain nombre d’abonnés n’ont pas rendu leur smartphones.
Si Free prévenait jusqu’à présent qu’il pouvait bloquer le téléphone, l’opérateur de Xavier Niel n’avait jamais joint les paroles aux actes. Mais dès le soir d’Halloween, Free est passé à l’action en lançant une vaste opération de blacklistage, des plus drastiques. De quoi causer de vives réactions notamment chez les utilisateurs lésés, en particulier ceux qui ont racheté certains de ces smartphones non-restitués via le Bon Coin, mais aussi chez Easy Cash par exemple.
Au total, depuis le début du mois de novembre, "300.000 propriétaires de téléphone se retrouvent privés de l’utilisation de leur ligne", a révélé ce week-end le JDD. Et de préciser que "la plupart" des mobiles bloqués "sont utilisés par des abonnés de SFR, d’Orange et de Bouygues Telecom qui n’en connaissent pas l’origine." Si Free parle "d’ajustement technique", Orange, SFR et Bouygues, alors dans l’obligation de procéder à ces coupures, ont été pris de court. « On gère au maximum quelques centaines de demandes de blacklistage par mois, on ne comprend pas pourquoi l’opération de Free a été aussi soudaine et volumineuse », rapporte l’un d’entre-eux dont le système informatique n’était visiblement pas adapté.
Mais pourquoi ?
S’agissant des possibles raisons à ce véritable ménage engagé par Free, son combat face au subventionnement de mobiles n’est pas à écarter. Si l’opérateur a gagné une première bataille face à SFR en mars sur d’anciennes offres, il a par la suite attaqué Orange en justice, cette fois sur des offres actuelles, l’agrume est accusé de crédit à la consommation déguisé. "C’est à l’occasion de cette nouvelle action en justice que Free aurait décidé de demander le nettoyage de son propre parc de téléphones loués", indique le JDD. « Free s’est peut-être rendu compte qu’il avait 300.000 terminaux dans la nature, c’est un élément qui n’allait pas plaider en sa faveur », confie un de ses rivaux. Autre explication évoquée, le lancement prochain annoncé par Free de nouvelles offres commerciales de location de smartphones. Il aurait alors fallu passer un sérieux coup de balai en prévision d’un partenariat avec un groupe de crédit à la consommation.
Concrètement, Free étant propriétaire de ces terminaux, il est en droit de demander des coupures de lignes tout comme n’importe quelle victime d’un vol de téléphone. L’hebdomadaire rapporte que l’opérateur de Xavier Niel a "suivi à la lettre la procédure en transmettant le numéro d’immatriculation des terminaux concernés à l’autorité responsable, la GSMA, qui représente 750 opérateurs dans le monde." Par la suite, la liste de téléphones à blacklister a été transférée aux plateformes d’Orange, SFR et Bouygues, lesquelles ont dû procéder à des radiations conformément à la loi.
Source : JDD (version papier)