Déjà 157 milliards d’euros de dette cumulée fin mars 2018, le secteur des télécoms vient de dépasser le secteur de l’énergie qui devance l’automobile, selon une étude de Moody’s.
C’est aujourd’hui l’industrie la plus endettée en Europe. C’est du moins le constat de l’agence de notation après avoir analysé « 590 entreprises européennes de divers secteurs, classées dans la catégorie « speculative grade » (risque élevé et coût de la dette plus important) », rapporte Les Echos. Les télécoms représentent ainsi 16% des groupes sélectionnées, en hausse de 4% sur un an. Parmi les opérateurs les plus touchés, Altice Europe vire en tête avec 31,8 milliards d’euros de dette au T2, Telecom Italia se classe second (25,1 milliards dette) devant le hollandais Veon (8,6 milliards d’euros).
Si Moody’s constate chaque année environ 300 milliards d’euros de dette dans le secteur, pas moins de 10% est ainsi refinancé tous les ans. En somme, la dette fait partie du métier, le coût de crédit est bas et les opérateurs investissent à outrance dans les infrastructures alors que parfois leurs revenus baissent du fait de la guerre des prix, environ 17% de leur chiffres d’affaires sont d’ailleurs réinvestis.
Autre enseignement, le niveau d’endettement baisse toutefois de plus en plus chez les opérateurs télécoms, c’est de bon augure, l’agence de notation s’inquiète en revanche des équipementiers du secteur comme Ericsson, Nokia ou encore Huawei là où la dette "est surtout logée".
Enfin, bonne nouvelle selon les analystes, le marché des télécoms est en voie de stabilisation, après des chambardements souvent causés par l’arrivée d’un nouvel acteur, notamment en France avec l’arrivée de Free Mobile en 2012. « Les télécoms sont certes une industrie très endettée, mais qui a la capacité de générer du cash flow », conclut l’agence.
Source : Les Echos