Le ministère de l’Agriculture a lancé une opération visant à identifier si la mort du bétail de certains agriculteurs est liée avec des installations mobiles ou électriques.
Une affaire avait fait du bruit en 2021, celle de l’éleveur en Haute-Loire Frédéric Salgues qui voyait son troupeau ne plus s’alimenter, produire moins de lait et s’affaiblir. Pour lui à l’époque, la cause venait d’une antenne relais installée à proximité de ses champs. Il avait même été jusqu’à saboter l’installation après s’être vu refuser sa désactivation par le conseil d’État. Si aucune preuve scientifique n’a été établie quant au potentiel impact des antennes ou des lignes à haute-tension sur la santé du bétail, certains agriculteurs les pointent du doigt comme menace sur la vie de leurs bêtes.
Le ministère de l’Agriculture a donc confié une mission d’enquête au Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER). Cette institution envoie donc aux éleveurs un questionnaire anonyme pour tenter d’établir des liens entre les difficultés qu’ils vivent et la présence d’antennes téléphonique. Le questionnaire est disponible jusqu’au 31 août, pour tous les éleveurs dont l’exploitation se trouve à moins de 2km d’antennes relais ou d’installations électriques.
L’agriculteur Frédéric Salgues n’apprécie pas vraiment l’initiative : ““c’est du foutage de gueule. On ne laisse pas faire les études et les expertises lorsqu’il y a un problème mais on nous envoie un questionnaire“. Il réclame une indemnisation pour les éleveurs touchés par ces problèmes : “il y a un tas d’éleveurs qui voient leur production baisser de moitié sans comprendre. On ne cherche même pas à comprendre d’ailleurs. Et pendant qu’on tourne en rond, les éleveurs perdent de l’argent” et surtout une identification du problème : “il y a un problème environnemental qui tue nos vaches, c’est certain. Peut-être que ce n’est pas les antennes relais mais dans un environnement tout va très bien se passer et dans un autre ça explose“.
Du côté du syndicat FDSEA de Haute-Loire, on considère qu’il s’agit d’une “bonne nouvelle” pour le bien-être de l’élevage, sans pour autant être crédule. Sa directrice, Anne Rogue explique que cette enquête est accueillie “avec précaution. On suit les problèmes des ondes électromagnétiques depuis pas mal de mois dans notre département, par rapport à cette exploitation du GAEC de Coupet. On est assez dubitatifs parce que ce ne sont pas les premières enquêtes qui sont faites. Néanmoins, celle-ci a l’air plus complète que les autres. Ce qui nous interroge, c’est la portée que pourrait avoir cette enquête. On se rend compte que c’est un combat du pot de terre contre le pot de fer. Le ministère de l’Économie est juge et partie en la matière. C’est très compliqué d’affirmer qu’on va trouver une issue à cette problématique”.
L’enjeu avant-tout réside dans l’étude scientifique de l’impact des antennes. Elle explique ainsi que les attentes du syndicat concernent plus le fait que “les antennes soient installées dans des conditions particulières qu’on aimerait déterminer. Ce qu’on demande au ministère et aux fournisseurs c’est de rechercher les origines de ce dysfonctionnement et d’admettre qu’il y a un dysfonctionnement“.
Source : France 3 régions
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