Un taux record d’activation de l’IPv6 de 99% sur les Freebox, mais seulement 1% chez les abonnés Free Mobile. La faute au choix de l’opérateur de ne pas l’activer par défaut malgré un réseau compatible.
Il faut accélérer la transition vers l’IPv6, c’est le message que ne cesse de faire passer l’Arcep même si l’Hexagone fait figure d’exemple dans le monde. En 2022, la France est passée de la 8e place à la 2e place derrière l’Inde sur l’adoption de l’IPv6 dans le top 100 des pays avec le plus d’internautes. Le taux d’utilisation d’IPv6 a ainsi progressé de 15 points en une année sur le territoire “pour atteindre environ 62 % en février 2023 contre 47 % en février 2022. Sur le FttH grand public, la transition vers IPv6 serait quasiment terminée mi-2025 : plus de 99 % des clients FttH devraient avoir de l’IPv6 activé par défaut mi-2025 selon les prévisions des opérateurs”, explique l’Arcep.
Les écarts sont importants entre Orange, Free, SFR et Bouygues
Sur le fixe, l’Arcep constate des disparités importantes chez les opérateurs : Si Free a déjà tout compris avec un taux d’activation de 99%, celui de SFR atteignait seulement 22 % mi-2022 contre 53 % chez Bouygues avec une prévision de 80 % à mi-2023 et 91 % à mi-2024. Chez Orange, pas de soucis, le taux est élevé (89 %). Les projections à mi-2024 pour l’opérateur historique s’établissent environ à 96 %.
Sur les réseaux mobiles, l’Arcep observe une poursuite du déploiement d’IPv6 en France métropolitaine, même si des disparités importantes subsistent également. Bouygues Telecom est très avancé avec 89 % de clients activés en IPv6 à mi-2022 (85 % sur Android et 99,4 % sur iPhone). Pour sa part, Orange progresse avec un taux de 71 %, l’opérateur prévoit mi-2023 75 % de clients Android et 94 % de clients iPhone activés en IPv6. SFR s’est réveillé en 2021 et affiche un taux de 49%.
Malgré la compatibilité de son réseau mobile en IPv6, Free Mobile a un très faible pourcentage de clients IPv6 activés (1 %) car le protocole IPv6 n’est pas activé par défaut. L’opérateur n’a pas été en mesure de transmettre des prévisions concernant les activations à venir. “L’activation d’IPv6 par défaut est un levier particulièrement efficace pour favoriser le développement d’IPv6 sur le parc d’utilisateurs finals”, rappelle l’Arcep.
Il faut dire que l’enjeu est important à l’heure où Bouygues Telecom, Orange et SFR ont déjà affecté entre environ 93 % et 99 % des adresses IPv4 qu’ils possèdent. “De façon générale, le monde connaît aujourd’hui une pénurie d’adresses IPv4 . Au 25 novembre 2019, le registre régional d’adresses IP qui alloue les IPv4 pour l’Europe et le Moyen-Orient, a en effet annoncé la pénurie d’IPv4, après avoir effectué l’attribution du dernier bloc”, apprend-on dans la nouvelle édition de l’état d’internet en France publié le 4 juillet par le régulateur.
Le retard de développement d’IPv6 entraînerait selon le gendarme des télécoms un risque d’une scission en deux d’internet : “Certaines ressources sont déjà disponibles uniquement en IPv6, certains hébergeurs en Europe proposent désormais des offres IPv6-only, où l’IPv4 est en option payante. Ces sites web ou applications « IPv6-only » ne sont pas accessibles aux utilisateurs qui n’ont qu’une adresse IPv4. En Inde, des sites web importants ne sont accessibles qu’en IPv6 et la Chine a planifié l’arrêt complet d’IPv4 en 2030”.
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