L’Autorité de la concurrence se méfie du projet, les groupes veulent montrer patte blanche mais les opposants veillent au grain.
Un projet d’envergure qui ne se fait pas sans mal. Alors que l’Autorité de le concurrence (ADLC) a rendu son premier rapport non favorable à l’idée de marier TF1 et M6, les deux géants de l’audiovisuel français tentent de convaincre le milieu.
D’après les informations des Echos, l’ADLC a commencé à récolter les avis et les consultations avec les concurrents et clients pour évaluer la pertinence des solutions apportées par les deux groupes le 12 août dernier pour remédier aux problématiques soulevées. Bouygues, qui contrôlerait le produit de cette fusion, a transmis 11 engagements dont la moitié porte sur la publicité. C’est en effet le point central sur lequel l’Autorité a attaqué le projet.
Cependant, plusieurs critiques émergent déjà, les détracteurs considérant ces mesures comme “symboliques” ou “de façade” et ne limiteraient pas la future domination du groupe dans le secteur. Le mariage TF1-M6 représenterait en effet 75% du marché. Pas d’engagement pour la production, à l’exception des films français et aucune solution pour assurer l’indépendance des rédactions. « Il ne s’agit au fond que d’engagements assez légers et ils se laissent la porte ouverte pour en sortir avec des clauses en cas de dégradation de la conjoncture ou de baisse significative de la DEI (durée d’écoute individuelle) » note un proche du dossier.
Bouygues propose notamment de séparer strictement les régies publicitaires pendant trois ans au moins, avec la possibilité de la renouveler. TF1 et M6 entendent également s’engager à limiter la circulation des contenus achetés, pendant une durée de trois ans les films français ne seraient ainsi pas diffusés sur plus de trois chaînes après une diffusion sur TF1 ou M6. Enfin, les contrats avec Canal+ et les opérateurs, payant pour proposer les chaînes dans leurs offres, seraient prolongés d’un an.
Certains considèrent par ailleurs que seule la vente de chaînes autre que TFX et 6Ter, voir celle de M6 serait la seule solution valable. Une idée qui serait cependant à l’encontre du projet de base. Bouygues a en effet affirmé que si les demandes de l’ADLC étaient jugées trop sévères, la fusion ne se ferait finalement pas. Un mariage oui, mais pas à n’importe quel prix. Les auditions sont prévues pour le 5 septembre et l’Autorité rendra son verdict en automne.
Commentaires
Bonjour , avant poster, veuillez vous assurer d'avoir pris connaissance des règles.
X
Cinq consignes avant de réagir :