Les opérateurs télécoms sont eux aussi touchés par l’inflation, difficile à absorber

Orange, Free et consorts ne sont pas épargnés par cette tendance mondiale, entre hausse du prix de l’électricité ou encore de la main d’oeuvre, les coûts engendrés sont assez importants.

Une hausse des dépenses difficile à absorber sur le marché français. En effet, si l’inflation a dépassé le mois dernier les 5% sur un an en France, les opérateurs ne peuvent pas, comme le font d’autres secteurs, répercuter le prix directement sur l’abonnement des abonnés. La faute à un marché très concurrentiel et des prix parmi les plus bas d’Europe.

Comme pour le grand public, Orange, Free, Bouygues Telecom et SFR sont également concernés par la hausse des tarifs de l’énergie engendrée, entre autres, par la guerre en Ukraine . Le secteur représente en effet presque 1% de la consommation nationale, avec environ 3.8 TWh d’électricité utilisés en un an pour alimenter les réseaux fixes et mobiles. Orange explique cependant que la facture électrique ne représente que 2% de ses dépenses, mais Michel Combot, le directeur général de la Fédération Française des télécoms reconnaît qu’il s’agit “clairement [d’]un sujet d’inquiétude“.  “La plupart des opérateurs ont des contrats énergétiques de long terme, mais la marche sera haute à l’échéance. Chez l’un d’entre eux, la facture a grimpé de 50 à 300 millions d’euros en rythme annuel” explique-t-il.

A l’avenir, cette consommation doit être réduite notamment en éteignant des technologies gourmandes en énergie comme l’ADSL, dont l’extinction est prévue pour 2030, ou encore la 2G et la 3G  dont Orange a annoncé la fin d’ici 2028.Il s’agit cependant d’une échéance encore lointaine, un acteur du secteur considérant que d’ici là, sa facture énergétique sera multipliée par 3 en 2026.

D’autres problèmes émergent, comme le coût des approvisionnements, avec des matériaux plus chers (plastique, bois) ou encore la pénurie de puces électroniques sévissant depuis deux ans. Un dernier élément avec lequel les opérateurs doivent composer : les salaires. En effet la rémunération des sous-traitants a déjà augmenté et des discussions sur les prix sont en cours de tous les côtés explique l’un d’entre eux.

Et cette hausse des dépenses ne peut pas forcément être réglée en se répercutant sur le prix payé par les consommateurs. Le marché français propose des offres à bas prix par rapport au reste du marché et si, selon Michel Combot, une augmentation de 10% ne représenterait que quelques euros, la concurrence empêche ce type de répercutions immédiate. Free a même pour sa part promis de conserver les mêmes prix pour ses abonnements mobiles jusqu’en 2027.

Le seul moyen de faire grimper les prix pour les telcos français est de proposer un avantage quelconque : fibre, ou encore en monétisant la 5G comme Orange, Bouygues Telecom ou SFR l’ont fait. Mais d’autres leviers peuvent être activés, avec des revendications comme l’allègement d’obligations de déploiement dans le mobile, une baisse de la fiscalité ou encore la possibilité de faire payer les Gafam pour l’utilisation de leurs réseaux.

Source : Les Echos

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