Pour le Sénat, il est nécessaire de revoir le service d’audiovisuel public. Plusieurs propositions choc ont été dévoilées ce mercredi.
Un potentiel changement radical pour France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA. Le Président Emmanuel Macron s’est attaqué à la redevance TV dans le but de la faire disparaître dès cette année, mais s’ils ont accepté la décision, les sénateurs estiment qu’un grand débat sur l’audiovisuel public est inévitable.
«Le gouvernement dès 2020, puis 2021, s’était engagé à nous donner un projet de remplacement de la redevance TV. Nous n’avons rien vu. Début 2022, nous avons interpellé à plusieurs reprises Matignon et l’Élysée à ce sujet, en vain. La réforme du financement de l’audiovisuel public ne doit pas se réduire à une simple mesure sur le pouvoir d’achat des Français. Elle doit avant tout traduire une véritable ambition pour le service public», affirment Roger Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet, co-rapporteurs de la mission conjointe de contrôle des commissions des finances et de la culture du Sénat sur le sujet. L’un d’entre eux estime que les réflexions et propositions de la part du gouvernement manquent, tandis que l’autre affirme qu’il est nécessaire d’établir un “véritable projet”.
Dans ce contexte, ces sénateurs ont ainsi émis plusieurs propositions visant à bousculer les choses, dont notamment un possible regroupement de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA dans une seule société.
Un changement de cap par rapport à une précédente proposition de la Haute Chambre, sept ans auparavant qui considérait davantage la création d’une holding. “On voit bien que les coopérations annoncées sont restées embryonnaires. On a laissé les structures la bride sur le cou, ce qui n’a pas réellement incité les uns et les autres à se rapprocher. Sans ligne directrice, sans ambition énoncée par l’État actionnaire, on restera dans le bidouillage» affirment-ils.
L’intérêt ici est de systématiser les mutualisations au sein de l’audiovisuel public. Cette nouvelle structure, qui serait nommée France Médias, serait inaugurée en 2025 après le départ de Delphine Ernotte de la direction de France Télévisions. Le texte de loi qui pourrait initier cette transformation serait discuté dès l’année prochaine dans l’idéal pour les sénateurs afin d’atteindre cet objectif.
D’autres changements envisagés
Parmi les mesures, on compte également la possibilité de fusionner toutes les rédactions dans une seule organisée autour de trois pôles : l’information internationale, nationale et locale. A titre d’exemple, France 3 et la radio France Bleu seraient ainsi rassemblés au sein d’une même filiale nommée France Médias Régions. D’autres propositions déjà entendues ont été évoquées, comme l’imposition d’un bouton sur les télécommandes des box et des téléviseurs dédié aux programmes du service public.
La stratégie numérique doit également être revue, “il faut concentrer les forces et les moyens, en fonction d’objectifs communs, car nous sommes copieusement en retard” explique Jean-Raymond Hugonet. Enfin, d’un point de vue financier, alors que l’idée générale est une budgétisation pour financer ces services une fois la redevance disparue, le Sénat envisage une commission indépendante nommée Autorité supérieure de l’audiovisuel public (ASAP). Cette dernière serait présidée par un membre de la Cour des comptes et compterait quatre personnalités nommées par les deux chambres du Parlement.
Source : Le Figaro
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