Alors que le cinéma est célébré à Cannes, l’Arcom et le CNC ont dévoilé quelques chiffres et évolutions concernant le piratage audiovisuel.
Une bête noire du cinéma au centre d’un débat s’étant tenu ce week-end durant le festival de Cannes. Différents acteurs du cinéma et du numérique se sont réunis pour discuter de la lutte contre le piratage durant l’événement. Si selon les chiffres , le piratage est en baisse et de nombreux sites ont été bloqués par les opérateurs, la problématique est encore loin d’être réglée.
L’Arcom explique ainsi que “la lutte contre le piratage doit être une démarche agile, qui doit en permanence se questionner et se réinventer“, en annonçant que 700 sites pirates racines et 1200 sites complémentaires ont vu leur accès bloqué par les opérateurs français. Du côté de l’IPTV illégale, l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA) a pour sa part entraîné la fermeture de 38 services. A titre d’exemple, en 2017 on comptait 14.9 millions d’utilisateurs uniques mensuels de plateformes pirates, contre 8.6 millions au 1er trimestre 2022. La lutte contre le piratage a entraîné une réelle baisse de l’activité illégale, notamment en terme d’audience pour les compétitions sportives. A titre d’exemple, une baisse de 77% a été enregistrée entre février 2021 et février 2022 pour la Ligue des champions et -76% pour la Ligue 1 sur la même période.
Les usages des pirates évoluent cependant, notamment avec une dilution de la consommation de contenus illégaux sur plusieurs sites, seuls 2.8 millions d’utilisateurs sur 8.8 millions sont qualifiés d’exclusifs, soit utilisant une seule plateforme. Une observation qui se retranscrit dans la baisse de fréquentation des 10 sites les plus populaires de streaming illégaux ; ils représentaient 73% de la consommation en 2017 contre 34% au 1er trimestre 2022.
Un marché illégal en évolution et nécessitant une réponse adaptée
Outre les sites de streaming illégaux, l’Arcom et les acteurs luttant contre le piratage ont encore fort à faire. Plusieurs enjeux ont été dégagés, comme l’IPTV illicite (2,6 millions d’utilisateurs en 2021) ou encore le partage de liens pirates via des messageries comme Telegram ainsi que les réseaux P2P décentralisés. En réponse à ce marché s’adaptant toujours à la répression, la proposition d’offres légales plus alléchantes affiche de bons résultats. La directrice générale de la SACEM explique par exemple que YouTube et son offre gratuite “a permis une baisse de 80% du piratage au cours des 6 dernières années. Sur 2021, nous avons réussi à supprimer 6 millions de liens en travaillant avec Google.”
Google a également joué son rôle dans la protection des droits sur sa plateforme avec la création de d’outils dédiés pour éviter la diffusion d’œuvres piratées sur YouTube par exemple. Pour l’ALPA, si les premières relations avec Google étaient “compliquées, le travail fait avec YouTube et Google ont permis de fluidifier les choses.” D’autres pratiques ont été repérées, notamment le détournement d’offres permettant l’utilisation de plusieurs comptes : un site propose par exemple “de souscrire un abonnement à faible coût tout en revendant une offre famille en violation des conditions générales d’utilisation” explique la directrice générale de la SACEM.
Ce débat a également été l’occasion pour Frédéric Delacroix, délégué général de l’ALPA, de remettre la question des amendes pour les pirates sur le tapis : “que l’internaute final soit sanctionné par l’autorité administrative me semble de bon sens“
Commentaires
Bonjour , avant poster, veuillez vous assurer d'avoir pris connaissance des règles.
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