Une promesse de campagne qui ne fait pas l’unanimité, alors que le secteur s’inquiète pour l’indépendance du service public français.
De nombreux gouvernements s’y sont cassé les dents et suite aux déclarations du candidat Macron pour sa réélection, son camp politique s’agite pour trouver une application pour mettre fin à la Contribution à l’audiovisuel public.
Le PAF n’est en effet pas serein face au projet de “budgétiser” le secteurs, beaucoup craignent que les médias publics, notamment France Télévisions, Radio France, Arte ou encore l’Ina, se retrouvent dépendants des décisions de l’État. Si la taxe est très discutée, tant dans le secteur que chez les téléspectateurs, elle assurait cependant un revenu aux acteurs du PAF concernés. Pour rappel, 28 millions de Français s’acquittent de la CAP à hauteur de 138€. Si cet apport est supprimé, le risque de voir un service public dépendant des lois de l’État est jugé trop grand.
« Avec la budgétisation, c’est Bercy qui va réguler et pourra décider de restreindre les crédits, critique Jean-Raymond Hugonet, sénateur (LR) et co-rapporteur d’une mission d’information qui vient d’être lancée sur la redevance. C’est pernicieux car cela plonge l’ensemble du milieu de l’audiovisuel public dans un climat anxiogène et cela apporte de l’eau au moulin des extrêmes qui veulent la privatisation ». “D’autres options étaient possibles, mais c’est la solution de facilité qui est retenue” déplore de son côté le député centriste Laurent Lafon.
En recherche des solutions
Le camp Macron veut apaiser le débat et rassurer les acteurs et s’est donc mis en quête de réponses. Des proches de la campagne du président avaient évoqué l’idée de la remplacer par un plan de financement pluriannuel. Une idée qui n’a pas vraiment été bien reçue par le secteur.
D’autres pistes sont évoquées, notamment en arrimant l’audiovisuel public à la TVA. Cette mesure se voit opposer un obstacle : des recettes jugés trop variables. Bruno Studer, député LREM, propose pour sa part “la création d’un prélèvement sur les recettes de État”, qui dévierait ” une partie de l’impôt national vers les collectivités locales et l’Union européenne” explique-t-il aux Echos.
Pour rappel, cette redevance devait être revue en même temps que la taxe d’habitation, en faisant une des mesures phares d’un grand plan de réforme de l’Audiovisuel mené par le ministre de l’époque Franck Riester. Cette réforme a cependant été repoussée puis finalement annulée pour cause de crise sanitaire.
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