Raccordement à la fibre optique : des problèmes, mais aussi des solutions

Face aux dysfonctionnement dans la fibre optique, la filière planche sur des solutions au-delà de la serrure connectée.

L’Université du très haut débit qui s’est déroulée les 6 et 7 octobre à Saint-Étienne a été l’occasion de rappeler l’avancement du chantier de la fibre optique, mais aussi le travail restant à accomplir. En cause notamment, le bazar au niveau des armoires de rue avec à la clé les problèmes de raccordement pour les abonnés. La filière a d’ailleurs des explications à avancer et surtout des solutions à proposer.

Des explications : surveillance difficile, ouvertures complexes

Du côté des explications, il y a notamment le nombre important d’intervenants, sur lequel il n’est pas toujours évident de garder un œil. Des contrats ont été bien été passés entre les opérateurs et les sous-traitants, mais cela n’apparaît pas suffisant. “Un technicien qui veut faire une malfaçon, il fait une malfaçon, il ne jouera pas le jeu”, expliquait en effet Lionel Recorbet, président de XP Fibre, anciennement SFR FTTH. La filière explique également que l’ouverture plus complexe pour sécuriser les équipements a eu son revers, certains techniciens fracturant eux-mêmes les armoires pour gagner du temps et laissant même les armoires ouvertes pour “s’entre-aider”. Ariel Turpin, délégué général de l’Avicca, rappelle d’ailleurs que certains maires sont à bout. “Ils ont tout essayé, la discussion et la concertation, les dégradations continuent et ils s’en prennent plein la tête par les habitants”, explique-t-il. D’où le cadenassage des armoires de rue .“Je pense que le premier technicien qui va tomber là-dessus, il va plutôt aller chercher sa meuleuse que chercher à prévenir la mairie”, estime Ariel Turpin.

Des solutions : casse-voisin, accéléromètre, encadrement du rapport

Côté solutions ensuite, il y a bien évidemment les serrures connectées s’ouvrant avec le smartphone du technicien grâce au NFC ou à l’aide d’un QR Code (pour obtenir un code à quatre chiffres qu’il reste à saisir sur le clavier de la serrure). De tels dispositifs permettent de savoir qui est intervenu et quand, ou encore de savoir si la porte est restée ouverte après intervention. Benoit Tiercelin, chef de projet chez Grolleau, la société proposant une telle solution, indique d’ailleurs le coût : “aux alentours de 500 euros sur des petits déploiements. L’objectif c’est d’arriver à 300 euros (NDRL : sur les gros chantiers”). Et d’ajouter : “Il faut compter 30 euros environ par an par système” pour le fonctionnement sur le réseau bas débit.

Avec sa propre solution de serrure connectée, Nexans assure pouvoir identifier “tous les techniciens“. Et d’ajouter que les mauvais élèves “ne peuvent donc plus se cacher”. La société met en avant “une solution universelle” s’installant sans perçage et fonctionnant sur batterie (pour éviter les travaux électriques). Des tests sur une trentaine d’armoires de rue auraient montré un “changement d’attitude des techniciens” et entraîné une baisse de 47 % des incidents. Citons par ailleurs le “casse voisin”, proposé par la partie logicielle de Nexans. Cela permet de savoir “instantanément” si l’intervention a engendré le débranchement volontaire ou involontaire d’un autre abonné.

Notons également l’encadrement du rapport d’intervention. Avec la solution iSIA d’Idea Optical, “si vous n’êtes pas géolocalisé à côté d’une armoire, vous ne pouvez pas éditer le rapport d’intervention ; et vous ne pouvez le faire qu’à partir du moment où la porte est ouverte”. Le rapport ne peut ensuite être clôturé qu’à partir du moment où la porte est fermée. À cela s’ajoute l’intégration d’un accéléromètre pour être au courant d’un gros choc, qui n’aurait déconnecté personne, mais qui a tout de même dégradé l’armoire de rue. “Quand l’armoire est choquée avec un déplacement rapide en translation, on peut le détecter”, assure Idea Optical. Et d’ajouter qu’il y aurait “beaucoup d’armoires avec des chocs sur la voirie sans que l’opérateur soit au courant”. Toujours chez Idea Optical, on propose des portes renforcées et des nouveaux supports de brassage en M, avec une possibilité de simple mise à jour en cas de remplacement d’une porte ou de remise en état d’une ancienne armoire. De quoi allonger la durée de vie des équipements déjà en place.

Source : Next Inpact

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