L’opérateur italien veut faire épingler ses clients pour des “offres réservées” qu’il juge anti-concurrentielles et néfastes pour le secteur.
Depuis son lancement en 2018, Iliad est l’opérateur recrutant le plus de clients mobile sur le marché italien, grâce à une démarche simple : transparence et prix bas. Comme dans tout secteur concurrentiel, les autres opérateurs ne se sont pas laissé faire et ont tenté plusieurs stratégies pour continuer à recruter et battre leur tout nouveau concurrent. Le nouveau venu dans les télécoms italien présentera deux études au Sénat jeudi prochain pour dénoncer les dommages de certaines d’entre elles.
Ces études ont analysé la période 2018-2024 et se sont concentrées sur les “offres réservées”, soit des forfaits destinés exclusivement à certains clients d’opérateurs concurrents, notamment Iliad, Fastweb ou des MVNO. La cousine de Free a souligné à plusieurs reprises que les principaux opérateurs, comme Tim, Vodafone ou Windtre, promeuvent des offres à prix fortement réduits, que ce soit en leur nom ou via des marques secondaires. Et d’après la première étude, le nombre de ces offres a augmenté de façon exponentielle : en 2024, le nombre moyen quotidien d’offres réservées actives aurait dépassé celui des offres destinées au « marché général ». Les offres réservées ont aussi connu une baisse de prix allant jusqu’à 40 % par rapport aux offres « généralistes », poussant de nombreux consommateurs à recourir à des stratégies de « triangulation » : des clients changent temporairement d’opérateur pour accéder à des offres plus avantageuses. Rien qu’en 2024, 29,5 % des résiliations de cartes SIM Iliad au profit des opérateurs pratiquant ces offres réservées se sont produites dans les cinq jours suivant l’activation, et 62,3 % dans les 30 jours.
D’après l’étude, cette pratique crée une vraie distorsion compliquant l’évaluation des dynamiques concurrentielles réelles et influençant l’efficacité des politiques de régulation du secteur, tout en érodant le revenu moyen par utilisateur des opérateurs vendant ces offres. Un autre rapport pointe du doigt le fait qu’elles affectent la transparence et la perception des consommateurs : 75 % des Italiens souhaiteraient une intervention de l’État pour réguler le marché plus strictement. 70 % des utilisateurs seraient prêts à payer davantage pour éviter les fréquentes révisions tarifaires, et près d’un Italien sur deux estime que la concurrence actuelle n’apporte pas d’avantages réels pour le consommateur moyen.
Source : Il Sore 24 Ore
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