Alors que le serpent de mer de l’audiovisuel public doit être vaincu à la fin de l’année selon l’objectif fixé par le gouvernement, la société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) monte au créneau.
Alors que l’Assemblée nationale va prochainement débuter ses travaux pour mettre fin à la redevance audiovisuelle, les auteurs considèrent que l’idée de supprimer cette redevance n’est pas la bonne. “Non, faire disparaître la redevance n’est en rien une mesure en faveur du pouvoir d’achat. Les 4 millions de foyers représentant notamment les personnes âgées avec de faibles ressources, les foyers disposant de revenus très faibles mais aussi les personnes infirmes et invalides, seront écartés du bénéfice d’une telle mesure puisqu’ils sont déjà exonérés. Leur gain serait égal à 0 !” affirme la SACD dans un communiqué.
Du côté des autres foyers à qui s’appliquera cette mesure, le bénéfice serait très réduit : 37 centimes par jour. Si le gouvernement présente cela comme une mesure redonnant du pouvoir d’achat au français, la SACD considère qu’il ne s’agit pas d’une solution réellement intéressante pour le peuple français. A ses yeux, il s’agirait plus d”un tour de passe-passe budgétaire, le gouvernement ayant promis, sans garanties et sans en définir les modalités, de maintenir le financement des sociétés de l’audiovisuel public en puisant dans le budget général de l’État.”
Ainsi, ” ce sont donc les Français, à travers leurs impôts sur le revenu et la TVA, taxe la plus inégalitaire, qui seraient in fine appelés à financer les plus de 3,5 milliards d’euros que représente aujourd’hui la redevance.” Le projet est ainsi jugé “injuste, non préparé et inefficace” et doit être revu. Une alternative est alors proposée : un financement affecté, déconnecté de la possession d’un poste de télévision et tenant mieux compte des revenus des foyers “pour être socialement plus juste“.
La contribution à l’audiovisuel public, anciennement appelée redevance audiovisuelle ou télé, est une taxe liée à la possession d’un poste de télévision. Celle-ci sert à financer France Télévisions, Arte-France, Radio-France, RFO, RFI, ou encore l’Institut national de l’audiovisuel. D’un montant de 138€ par an en France métropolitaine et de 88€ dans les DOM, elle est reversée aux partenaires audiovisuels par l’administration fiscale après paiement par le redevable. Les déclarations d’Emmanuel Macron à ce sujet lors de sa campagne avaient déclenché un mouvement d’inquiétude de la part du paysage audiovisuel français, certains acteurs craignant que les médias publics se retrouvent dépendants de l’État si ce dernier décidait de budgétiser le secteur. Les députés et soutiens du président s’étaient alors mis en quête de réponses, il reste à savoir si ces dernières ont été trouvées et si elles apaiseront les craintes.
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