A peine revisitée, l’exception culturelle française pour la diffusion des films après leur sortie en salle est déjà critiquée par deux acteurs majeurs.
Après Disney, Netflix s’y met. Alors que la chronologie des médias a été intégralement revue en 2022, réduisant drastiquement le délai demandé aux plateformes de SVOD avant la diffusion d’un film sorti au cinéma sur leurs services, Netflix considère que le modèle appliqué ne convient toujours pas.
Pour Damien Bernet, directeur du développement de Netflix France, l’accord trouvé “ne peut pas tenir. [Il] ne correspond pas aux usages. Le public a besoin d’avoir les contenus rapidement.” Pour rappel, suite à ce nouvel accord, Canal+ ne doit plus attendre que 6 mois avant une diffusion de film, Netflix 15 mois et Disney+ et consorts doivent pour leur part attendre 17 mois, avec un délai d’exploitation réduit dans un premier temps pour permettre, 22 mois après la sortie du métrage, aux chaînes gratuites d’en bénéficier en exclusivité, avant de récupérer les programmes définitivement au bout de 36 mois.
Pour Netflix, mettre les contenus “sur une étagère ou au frigo durant 15 mois n’a aucun sens aujourd’hui. Et cela ne sert surtout pas les films. Tout ce que cela génère, c’est du piratage“. Damien Bernet rappelle que “dans le monde, la fenêtre de sortie des films sur les plateformes est fixée en général à 45 jours“. La firme de Reed Hastings annonce être prête à “mettre beaucoup plus d’argent dans la production d’un film français si l’on pouvait ensuite disposer d’une fenêtre plus cohérente avec la demande de nos abonnés“, arguant d’autant plus que la sortie en salle n’est pas le but de l’entreprise.
De nouvelles négociations demandées dès la rentrée
Lors de la signature de ce tout nouvel accord en janvier dernier, la ministre de la Culture de l’époque avait intégré une clause de revisite chaque année après la signature. Cependant, pour Netflix, il y a urgence et “il faudra renégocier dès le mois de septembre“. Disney+ pour sa part avait lui aussi critiqué ce nouvel accord, continuant sa logique de diffuser certains de ses films, pourtant sortis en salle dans de nombreux pays, uniquement sur son service de SVOD dans l’Hexagone. Deux acteurs de poids semblent donc se rejoindre sur le rejet de la chronologie des médias.
Cependant, un acteur pourrait à l’inverse venir défendre ce modèle chèrement acquis : Canal+. Le premier financeur du cinéma français a en effet longuement bataillé pour obtenir un accord satisfaisant avec le secteur et pourrait voir d’un mauvais oeil la réduction de la fenêtre de diffusion des plateformes de SVOD.
Source : Le Figaro
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