L’association de consommateur et son Président veulent une solution plus pérenne pour réduire la fracture numérique et un engagement clair de l’État.
“Vraie bonne nouvelle ou mesure électoraliste ?” La hausse de la prise en charge d’une partie du coût d’accès au THD satellite, 4G ou 5G fixe annoncée en début d’année par le Premier ministre n’a pas charmé l’UFC-Que Choisir, qui demande un plan et des engagements solides. Dans un billet, le président de l’association, Alain Bazot interroge en effet sur une mesure jugée provisoire et rétorque avec la promotion d’un droit à un internet de qualité, inscrit dans la loi.
Pour rappel, à partir du 1er avril prochain, les foyers n’ayant pas encore accès à la fibre optique bénéficieront d’une subvention pour accéder à une solution de Très Haut Débit alternative dont le montant a été revu à la hausse : 300 € pour les offres d’internet à très haut débit et elle ira jusque 600 € sous conditions de ressources. Si cette mesure peut faire plaisir aux français pouvant y accéder, l’association de consommateurs veut aller plus loin.
Alain Bazot rappelle en effet que ” rien ne garantit que toutes les victimes de la fracture numérique puissent toutes bénéficier de cette aide“, puisqu’il est nécessaire de vivre dans des zones où des FAI proposent des offres “Cohésion Numérique”. Si la France doit permettre l’accès à la fibre optique pour tous en 2025 via le plan France Très Haut débit, rien n’assure selon lui que tous les Français seront effectivement raccordés à cette échéance.
“Les témoignages auprès des associations locales de l’UFC-Que Choisir mettent en évidence que lorsqu’un logement est dit « raccordable », il n’est pas garanti qu’il puisse être aisément « raccordé ». Concrètement, si la fibre est disponible dans le village ou la ville, son déploiement jusqu’au domicile du consommateur (à la demande de celui-ci) n’est pas toujours assuré dans les meilleurs délais, et l’installation est parfois tellement bâclée par les techniciens, que la qualité de l’internet n’est pas au rendez-vous” indique-t-il. Une problématique bien connue et déjà critiquée par de nombreux acteurs, dont notamment la Présidente de l’Arcep.
Un engagement clair et une compensation financière si le résultat n’est pas probant
“Plutôt qu’un geste financier pour une solution provisoire, notre association promeut un droit opposable à un internet de qualité” assène l’association de consommateur. Elle propose ainsi que les pouvoirs publics s’engagent auprès des consommateurs “dans la loi, à leur fournir un accès effectif à un très haut débit de qualité” au lieu de fixer des objectifs jugés “non contraignants de déploiement des réseaux“. Une proposition faisant écho notamment à la réclamation faite à l’issue de son premier baromètre de qualité du réseau mobile publié en début d’année, où l’association prenait à parti l’état pour forcer les opérateurs à assurer “une qualité de service minimale permettant d’utiliser dans de bonnes conditions l’internet mobile, partout où la couverture mobile est prétendument assurée“.
Plus concrètement, un seuil de débit minimum serait alors fixé, avec la possibilité pour le consommateurs de réclamer une compensation si les performances de son opérateur sont en deca de la loi. Une solution déjà évoquée par sept députés dans une proposition de loi constitutionnelle en fin d’année dernière. Alain Bazot affirme par ailleurs sa volonté de porter cette demande auprès des candidats à l’élection présidentielle de 2022.
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