Si le vote par internet n’est pas encore envisageable, le Parlement a remis une liste de propositions à l’exécutif pour améliorer certains points des élections grâce au numérique.
Le numérique pourrait-il lutter contre l’abstention ? Alors que deux Français sur trois n’ont pas voté aux élections régionales et départementales, la Commission supérieure du Numérique et des Postes (CNSP) vient de rendre une liste de propositions au Premier ministre en ce sens. Cette instance bicamérale du Parlement s’était saisie d’elle même il y a quelques mois en vue de trouver des solutions pour moderniser les processus électoraux.
De manière à tout de suite calmer les plus enthousiastes, le député de l’Ardèche Hervé Saulignac et membre de la CNSP précise immédiatement qu’en l’état, la France est “encore très loin de pouvoir organiser un vote en ligne pour des élections politiques de grande échelle“. Si le ministre de l’Intérieur a récemment affirmé “travailler à mettre en place le vote à distance”, de nombreux experts consultés par les parlementaires pointent du doigt les énormes difficultés en termes d’identification et d’authentification des électeurs. De même, le secret de vote serait alors difficile à faire respecter.
La présidente de la Commission se veut tout de même positive : les idées ne manquent pas et le numérique pourrait ainsi apporter plusieurs améliorations, notamment dans ” l’établissement des listes électorales, la distribution du matériel de vote et de la propagande électorale, les modalités du vote“. L’un des points phare de ces propositions concerne justement la problématique des mal-inscrits sur les listes : près de 7.6 millions de Français sont enregistrés ailleurs que dans leur résidence principale.
Ainsi, l’instance propose notamment de faire en sorte que l’inscription sur une liste électorale soit automatique à l’occasion de toute autre démarche administrative, sous réserve que le citoyen l’accepte consciemment. Il pourrait également être demandé aux Français s’ils souhaitent fournir leurs informations de contact pour être informés des prochaines élections ou même pour recevoir les programmes sous format électroniques.
Et dans une optique de protéger les citoyens et de faciliter notamment le processus des procurations, les parlementaires préconisent également les travaux visant à établir un système d’identité numérique fort pour les Français. Il est même suggéré de tester le vote par correspondance, pourtant abandonné dans l’Hexagone en 1975, en raison de fraudes.
Source : Les Echos
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