Pas besoin de la 5G pour être beaucoup plus exposés aux ondes d’après l’ANFR

Une simulation apporte quelques éclaircissements sur l’exposition aux ondes en zone très dense, et un retrait de la 5G n’empêchera cette dernière de s’accroître.

La 5G et ses potentiels risques sur la santé enflamment le débat public, faute d’expériences concrètes pour prouver l’inocuité des ondes. L’ANFR a publié les résultats d’une nouvelle simulation, à Paris dans le 14ème arrondissement, qui établit différents scénarios pour déterminer la différence d’exposition selon l’avancée du réseau mobile. De quoi tirer des premiers enseignements concernant l’exposition aux ondes qu’entraîne la 5G.

Quatre scénarios ont fait l’objet d’une simulation de l’ANFR, après avoir consulté plusieurs équipementiers et opérateurs télécoms pour une expérience le plus proche du réel. Le premier cas de figure, nommé “Etat initial“, correspond à la situation actuelle des réseaux mobiles sur cette zone. Le deuxième cas, “4G optimisée“, simule une situation où la majorité des émetteurs 2G et 3G ont été convertis à la 4G, avec cette génération déployée sur toutes les bandes de fréquences. Autre scénario : “5G seule“, qui mesure l’exposition produite par la mise en service de la 5G sur la bande des 3.5GHz avec des antennes a faisceaux orientables. Et enfin le cas “Majorant 5G“, qui combine les deux dernières situations, ne sera “sans doute jamais mis en oeuvre”, puisque le déploiement de la dernière génération de téléphonie mobile ne permettra pas l’optimisation de la 4G.

Plus d’ondes avec la 5G ? Oui. Mais pas autant qu’en optimisant la 4G.

Le cas d’étude où la 4G est optimisée “met en évidence qu’un retard éventuel de la 5G n’aurait pas pour effet de stabiliser l’exposition du public au niveau actuel” explique l’ANFR. En effet, il se suivrait d’un fort accroissement d’expositions aux ondes (66% environ), puisque les réseaux seraient poussés à leurs limites pour répondre à l’évolution des usages, puisque les Français consomment de plus en plus de data. Optimiser la 4G pour éviter une exposition accrue aux ondes : fausse bonne idée donc.

La 5G entraînera bien sûr une hausse d’exposition des ondes. Mais elle resterait “modérée” (30%), grâce aux antennes à faisceaux orientables. Pour rappel, les limites d’expositions aux ondes sont comprises entre 36 V/m et 61 V/m, et d’après l’ANFR le niveau moyen créé en environnement urbain très dense ressort à 0.76 V/m à l’intérieur des bâtiments.

D’autres études sont en cours pour d’autres scénarios, évidemment. Mais pour se donner un ordre d’idée : même le cas théorique “majorant 5G”, où tous les réseaux sont utilisés au maximum de leur capacité, ne présente qu’un impact de la 5G minime, avec1.36 V/m en extérieur.

Sans trancher complètement la question, cette première simulation en milieu urbain peut déjà rassurer les Français inquiets concernant l’exposition aux ondes. En milieu urbain, elle présenterait même une augmentation moindre qu’un réseau 4G poussé à fond. La nouvelle génération de téléphonie mobile fait l’objet de plusieurs études, de la part de l’ANSES notamment que ce soit sur l’impact écologique ou sanitaire.

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