New Deal mobile : les élus réclament “un diagnostic de la couverture mobile réelle” du territoire français, pour ne plus décider à l’aveugle

 

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Si les opérateurs mettent le pied sur l’accélérateur et tiennent leurs engagements pour le moment dans le cadre du New Deal mobile pour généraliser la 4G sur tout le territoire, les élus locaux réclament aujourd’hui que le dispositif de couverture ciblée, soit plus efficace et mieux adapté.
 
Lors de la conférence « Territoires connectés » de l’Arcep le 26 mars, un bilan positif a été dressé du New Deal mobile, accord trouvé entre les opérateurs et le gouvernement en janvier 2018 pour accélérer la couverture mobile du territoire. "9000 sites ont basculé en 4G en 2018", ce qui porte "à 64.000 sur 81.000 le nombre de sites 4G", a indiqué, le président de la Fédération Française des Télécoms, Didier Casas. Et de déclarer que dans l’accord, le dispositif de couverture ciblée "rend la main aux élus pour qu’ils décident des endroits où déployer de nouveaux sites".  Oui mais… Emmené par Hervé Maurey, sénateur de l’Eure et président de la Commission de l’Aménagement du Territoire et du Développement durable du Sénat, les élus locaux présents ont mis en exergue certaines lacunes de ce dispositif. Selon eux, le manque d’information et d’éléments leur permettant une décision sensée sur les sites à équiper, les impacte fortement.
 
« Le système est en effet perfectible. Les élus décident trop souvent à l’aveugle, il leur faut davantage d’informations, et que l’Arcep garantisse l’équité », a fait savoir à la Gazette, Annie Genevard, présidente de l’Anem.
 
« Je veux un diagnostic de la couverture mobile réelle du pays. Le dispositif retenu, c’est qu’on attribue chaque année un nombre de pylônes, mais comme on n’a pas de diagnostic précis, cela reste empirique. Notre besoin, c’est d’avoir une programmation sur plusieurs années », a pour sa part martelé le sénateur de l’Eure.
 

Pour Free, les élus n’utilisent  pas l’accélérateur dont ils disposent

 
 
Mi-mars, les opérateurs ont fait également le point sur la mise en œuvre du New Deal Numérique devant la Commission des Affaires Économiques. Lors de son intervention, le  président du conseil d’administration d’Iliad  a fait part d’un autre frein constaté et gênant autour du déploiement des antennes-relais dans le cadre du New Deal. Rappelant que les opérateurs ne choisissent pas les zones où les sites doivent être construits, Maxime Lombardini a ensuite lancé une pique aux élus : "Sur les premières vagues, Free doit construire 220 sites. Et sur ces 220 sites, seuls 25 (…) se sont vus accompagnés d’une proposition de la commune d’un site, d’une zone viabilisée", a t-il regretté. Dans les faits, si une commune propose un espace viabilisé pouvant accueillir un pylône, l’opérateur est engagé « à construire en 12 mois ». Autrement, « c’est 24 mois ». Et c’est là que le bât blesse selon Free. « L’accélérateur » est entre les mains des communes mais il est « extrêmement peu utilisé »... « Ce qu’on peut voir aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas grand-chose qui se passe. Tout est laissé entre nos mains, alors que les communes connaissent leurs terrains beaucoup mieux que nous », a-t-il asséné.
 
 
Pour rappel, le New Deal Mobile prévoit notamment la construction par vague pour chacun des opérateurs d’au moins 5000 nouveaux sites sur tout le territoire, parfois mutualisés, qui iront désormais au-delà des zones dites « blanches » et dont la charge sera désormais intégralement prise par Orange, Free, SFR et Bouygues. Sur ces 5000 sites plus de 2 000 seront installés en zones blanches en RAN Sharing, à 4 opérateurs d’ici 5 ans. 

 

 
 

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